dimanche 5 septembre 2010

Ni sel , ni poivre

Le beau soleil d'arrière saison qui illuminait le ciel basque, le joli plein enregistré dans les travées, la présence des Santa Coloma chez les cornus et un cartel de toreros attractifs réunissaient sur papier tous les ingrédients pour réaliser une bien belle recette tauromachique.
Obligation est de constater que c'est plutôt un doux ennui qui nous accompagna tout au long de l'après-midi et qui laissa nos papilles frustrées.
La faute à qui?
-un petit peu au Fundi.Au crépuscule de sa carrière, Jose Prados a du mal à retrouver ce qui a fait sa force.Il empila les passes en criant beaucoup, sans véritable engagement.On l'applaudit avec chaleur à son second plus pour l'hommage rendu à sa carrière que pour la qualité de sa prestation.
-sûrement pas celle de Juli, qui sut parfaitement s'adapter aux adversaires  proposés.Faena alimentaire au 1er sans grand pouvoir, très vilainement conclue.Superbe moment de toreria, posé templé à son second qui permettait plus.Du dominio, le sens de la distance juste...las, Juli fâché avec les aciers tauricides se prive d'un gros succès.
-pas plus celle de Juan Bautista toujours académique.Décidé il proposa des ouvrages dans lesquels il voulait absolument s'enrouler le toro autour de la ceinture, alors qu'un peu plus de distance et d'allonge n'aurait pas forcément nui.L'arlésien a beaucoup progressé par contre dans sa capacité à connecter avec le public qu'il sut aller chercher lors de ses deux faenas, connection qu'il établit en ce jour, beaucoup moins facilement avec la présidence qui eut du mal à envoyer la musique et à sortir le mouchoir que réclamait la vox populi.
Sortie à dos d'homme pour Jean Baptiste.
-les responsables? A leur corps défendant les pupilles de La Quinta.D'âges et de poids très divers, ils ne purent nous offrir que leur fadeur permanente, passé le moment de quelques sorties tonitruantes.Chargeant, rechargeant pour certains mais sans grande conviction et plus par reflexe génétique , ils s'éteignirent tous au fil des minutes.
On repartit tous dans nos pénates sans avoir l'envie de flâner près du toro blanc de Lachepaillet.
Le plat servi était celui des jours ordinaires.Il n'était pas indigeste ,il  manquait simplement de saveur.

2 commentaires:

  1. Je veux insister sur l'extraordinaire toreo d'El Juli. Il est incontestablement au sommet de son art et met enfin sa grande capacité technique au service d'une profonde expression artistique. Deux ou trois saisons à ce niveau et il rejoindra le panthéon des plus grands.
    Juan Bautista fut engagé et intéressant tout l'après-midi. Mais je l'ai, cependant, retrouvé froid et trop sage. Je l'attendais plus surprenant, à vrai dire. Plus porté à l'initiative et à l'affirmation de son toreo suite à son triomphe madrilène de début de saison. Ce qui ne l'a pas empêché de couper les oreilles... et c'est tant mieux. C'est comme si l'excès de précipitation et de nervosité, qui caractérisait la première partie de la carrière du Fundi, se concentrait aujourd'hui dans l'hypertrophie de ses commentaires, incitations, accompagnements vocaux et autres hurlements à longueur de faena. Ces vociférations constantes dérangent et gênent. Comme peut mettre mal à l'aise un rire trop exagéré. Cette voix raconte une fébrilité qui témoigne, dans le fond, d'une fragilité un peu pénible. Mais Fundi a beaucoup donné et beaucoup lui sera pardonné.
    Aux toros de La Quinta restaient de lointaines effluves du parfum glorieux des Santa Coloma: entrées fracassantes, bouches cousues, répétitions des charges... Mais le tout noyé sous les relents nauséabonds d'une faiblesse accablante. Des bêtes handicapées, incapables de déployer une vitalité combattante. Une pitié!
    Autrement dit, une corrida qui ne laissera pas de grands souvenir et, peut-être, même pas de souvenirs du tout.
    J'en garde, cependant, chevillée au corps, l'envie de sauter dans ma voiture et de suivre le Juli dans son périple de fin de saison...

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  2. nous serons à ARLES le 11/09 et en profiterons pour aller voir Juli, Bautista et ...Manzanares, un cartel très attractif
    les toros de D Ruiz m'inquiètent plus mais bon quand on voit le jeu des Santa Coloma pourtant si attendus on peut peut être avoir une bonne surprise (bien que ceux de dax furent partculièrement mauvais);Santa Coloma que nous verrons la veille face à un cartel de "gladiateurs": la Montera est présente même dans le sud est!

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