mercredi 9 février 2011

Encerclé!

Sans passion, pas de cercle taurin...
Pour la 1ère fois de ma vie aficionada je commence à fréquenter l'un d'entre eux.Très loin d'une immersion totale, discret et anonyme je me rends à mes 1ères réunions, et c'est le constat que j'en fais.

En nouvel arrivant que je suis, inconnu de tous j'observe et écoute....
L'âge moyen de l'assistance est (malheureusement) plutôt élévé.
Si l'emportement et la fougue sont les privilèges de la jeunesse, l'ancrage dans les certitudes est semble t'il l'apanage de la maturité.
Certes le thème du jour s'y prétait "Ceret 2010", le toro roi, le toro dieu.....
En toute chose dogmatisme est mauvais...Nietzsche ne disait-il pas lui même qu "en vérité, les convictions sont plus dangereuses que les mensonges"
Croire fermement en quelques principes edictés comme des lois saintes justes et bonnes, me paraît bien trop restrictif comme le rugby proné par feu Jacques Fouroux: du kilo, des mastodontes et du jeu au ras et en perforation.Point de contournement d'évitement, pas de place pour les gazelles!
La tauromachie n'a pas qu'une vérité, et sa complexité, sa diversité doit laisser la place au doute prémice de l'ouverture.

Et douter n'est pas nier.La négation est une certitude et le doute revient à admettre qu'on ne sait pas.
Douter sous la forme banale de l'hésitation est un premier pas vers la tolérance et la compréhension.
Admettre la diversité en substituant une pensée irrationnelle par une pensée éclairée par la raison.
Difficile de faire cohabiter passion et raison mais l'homme n'est-il pas au final le seul animal raisonnable?

Ne pas stigmatiser les membres du clan qui pensent "différent", tenter de les comprendre et demain nous serons plus nombreux accueillant de nouveaux impétrants
La tauromachie peut aussi, être belle par la caresse d'un étoffe sur le sable, d'une passe ralentie par l'harmonie du "temple".
Elle n'est pas que force,domination et pouvoir mais elle sait aussi être grâce, accompagnement et symbiose.
Pour revenir à la balle ovale, la tortue béglaise de Moscato m'a fait vibrer hier autant que les sarabandes des feux follets toulousains de Noves le font aujourd'hui: autant certes, mais de manière différente.

Je suis rentré dans le cercle mais je m'y suis senti à l'étroit et si je continue à étouffer, un jour je prendrais la parole!

4 commentaires:

  1. Le parti-pris, la mauvaise foi et l'excès ont aussi parfois leurs vertus, en nos périodes de consensus mou.
    La preuve, il y a des gens qui aiment la corrida, qui n'est pourtant ni un spectacle raisonnable, ni tempéré, ni même moralement défendable! Ont-ils tort?
    Ceci dit, je ne supporte pas les ayathollas qui sévissent dans certains regroupements d'aficionados. Et j'ai une solution pour les éviter: rester chez moi.
    Mais, si notre bison aime foncer sur les chiffons rouges... je lirai volontiers les chroniques fûtées et humanistes de ses voyages au pays des clubs taurins tarés.

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  2. Monsieur Tanguy n'a pas prétendu détenir la vérité, d'ailleurs il l'a clairement dit. Mais il me semble qu'il a voulu nous parler du toro-toro, du toro tel qu'il devrait être. La seule stigmatisation qui a été faite, à juste titre, était sur la corrida commerciale. Dans laquelle on retrouve systématiquement des tarifs indécents, le premier tiers comme un mal nécessaire, et l'encaste Domecq*, avec toute la faiblesse et le manque d'originalité qui lui sont indissociables.
    L'Aficion doit être diversité, alors certes, on peut se transporter au travers des longues faenas d'un Morante, ou Castella, mais le toro devrait être ce qu'il est de par sa nature, soit toro. Dans toutes les civilisations le toro est symbole de force et courage, et c'est pathétique que de voir des ersatzs du toro de combat s'effondrer après la première "rencontre" avec le groupe équidé, voire même ne pas tenir debout durant le troisième tiers.
    La corrida comprend trois tiers dans les règles, aujourd'hui, dans la plupart des arènes, seul le dernier existe, au détriment des autres. L'expression la plus grande au côté artistique certes, mais respectons les règles du rituel. D'autant plus que plusieurs rencontres permettent au toro de se révéler, et un toro-toro soutient très bien les trois tiers.
    L'homme en piste doit faire état de tout son talent, mais pas exister seil, toro doit, lui, faire état de toute sa nature, et il est triste de le voir réduit au statut de simple collaborateur, et d'entendre des figuritas sur-payées dire " le toro n'a pas servi" lorsqu'un manso (totalement décasté chez Domecq) sort. Il y a des mansos chez les cornus, et tenter de les faire passer relève de talent, d'expérience et de courage. Au maestros de faire le pas.
    En parlant des figuritas qui imposent leurs tarifs exorbitants, les arènes répercutent alors sur les places, et il est scandaleux pour une tradition populaire, que l'on veut de plus en plus élitiste, de voir et subir des tarifs inabordables, Dax pour exemple.

    Il n'y a pas une vérité, mais il n'y a qu'une nature de toro, ainsi qu'une tradition populaire. Si la classe moyenne ne va plus aux arènes, si l'Aficion ne se déplace plus, alors cela sera la fin.

    PAPA GATO, lorsque l'on parle d'"ayathollas" du côté torerista, on fait référence à la fibre torista qui défend une conception tauromachique que les "grands penseurs" du "clan d'en face" voudraient voir disparaître, et stigmatisent comme le mal tout puissant les voix toristas.

    *Mis à part Cebada Gago, Alcurrucen ou encore Fuente Ymbro.

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  3. Cher Maxime, entrainé par la passion à laquelle je fais référence en préambule, vous travestissez quelque part mon propos
    Ce n'est pas Mr Tanguy (qui connait la corrida indéniablement bien plus que moi)que je vise mais ce côté clanique qui ressort des deux réunions auxquelles j'ai assisté
    Ne nous trompons pas d'adversaire, ceux qui nous mettent en danger ce sont ceux qui veulent voir disparaître la corrida pas ceux qui préfèrent les toros aux toreros ou vice versa.Qu'on ait des préférences je le conçois, qu'on rejette et villipende ceux qui en ont d'autres moins.L'ouverture voilà ce que j'aimerais plus voir dans de telles réunions.
    J'irais à Ceret et Vic ou Orthez cette année ce qui ne m'empêchera pas de m'asseoir à Arles ou Bayonne aussi et même Barcelone si Jose Tomas a la bonne idée de revenir.
    Vous parlez d'une nature de toro et pourtant celui qui sort aujourd'hui même dans les arènes les plus toristas est très éloignée dee du taurus ibericus qui sortait dans les arènes au 18ème siècle.
    Belmonte est passé par là au début du siècle dernier et avec lui une nouvelle aire de la tauromachie est née.Je déplore amèrement tout comme vous les défilés trop nombreux d'animaux édulcorés par de trop nombreuses sélections, mais sait pertinemment que Morante ou Tomas ne pourront distiller leur conception de la tauromachie face à des Moreno Silva.Devrais-je pour autant déserter les arènes ou ces toreros se produisent et me priver des émotions qu'ils procurent?Je vous laisse le soin de répondre.
    En tous les cas je conclurais par ceci: torista, torerista?Non simplement aficionado!

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  4. Maxime, je n'apprécie pas les triomphes standardisés et hors de prix de nos figuras face à des adversaires décaféinés.
    Je suis par contre enthousiasmé par le combat d'un grand toro qui défend chèrement sa peau et par la lidia engagée du torero qui l'affronte.
    Mais, je n'apprécie, en aucune façon, que certains aficionados se croient les gardiens du temple et infligent aux autres un discours lourdement moralisateur. Autrement dit, on peut croire en Dieu sans apprécier les sermons du Pape...

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