dimanche 4 septembre 2011

Bayonne cloture 1 : au son de la trompette!

Une copieuse léthargie prenait soin d'envahir l'espace.
Les secondes se prenaient pour des minutes et les minutes pour des heures.
Nous n'étions même pas à mi-course et pourtant nous avions déjà l'impression qu'il nous fallait plier bagage.
Sebastien Castella se débattait avec un Jandilla pour tenter de lui donner envie de charger, moi avec mon zoom et mon appareil photo qui lui aussi, commençait à roupiller.
L'harmonie bayonnaise interprétait sans grande finesse un paso au milieu duquel se détacha les 1ères notes d'un solo de trompette.
Mon oreille resta trop distraite pour apprécier l'envol des notes mais autour de moi les applaudissements saluèrent la performance de haute vollée du soliste...je venais de rater un des moments phares de cet après-midi en gris clair et gris foncé!
Desemparé par son propre échec, Castella offrit le visage fermé d'un torero usé.Ses passes ressemblèrent à un sanglot réprimé et refoulé, qui refuse d'expulser ses sentiments alors que l'estomac reste noué, fragilité à fleur de peau.
Moments de doute que le public perçoit mais que le biterrois interiorise et ne partage pas,histoire d'une rencontre qui ne se fait pas ou qui ne se fait plus.
La très,très relative qualité des toros du jour mit en lumière ses limites du moment, incapable qu'il fut de tirer du sang des pierres qu'on lui donnât à combattre.
Prenez Perera et donnez le à voir à un béotien.Vous gagnerez bien du temps pour lui faire comprendre quels sont les canons modernes de la tauromachie.Econome en m2, elle se donne dans un espace restreint dont la ceinture du torero est le point central traçant des ronds, grands ou petits répétés à l'infini!
Cuisse contre corne, corne contre cuisse : numéro d'aguante non dénué de courage, Perera profite de la noblesse fade, sans saveur et presqu'imbécile des toros actuels pour dérouler ses faenas de jeu video dénuées d'émotions à l'image du visage impassible et toujours grave de son auteur.
Les oreilles (4!) qu'il coupât témoignent de l'adhésion du public et du goût du moment.
Le sang bleu qui coule dans les veines des toros de Jandilla est de celui qui symbolise la déchéance de l'élevage contemporain.Ces toros aristocrates sont de bonne compagnie, petit doigt levé pour prendre le thé.Boursoufflés d'orgueil à leur sortie dans l'arène, ils se dégonflent bien vite dès leurs premières charges pour offrir décadents ce spectacle désolant de ceux qui parlent pour ne rien dire.A oublier!


7 commentaires:

  1. Très bel article, traduisant la qualité actuelle du toro moderne et de cette tauromachie fade et triomphaliste.

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  2. Quelle honte de parler de paso joué "sans grande finesse"! Alors que la banda est remarquable en tous points.
    Pour le reste de la resena plutôt d'acord.

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  3. Et cette demie corne qui tombe lors du premier contact avec le cheval ? Bayonne nous sert des toros sans cornes ? la liste noire est proche...

    A retenir, les estocades de castella et les statuaires (au 6ème) de perera.

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  4. le regard d'un césar désabusé, qui réclame bougon, la mort du gladiateur. A regarder ses voisins, tout le monde semble emparé de tristesse, plus que d'intérêt ; ne parlons plus de plaisir.,,,,,,,,,,,

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  5. Quant à moi je maintiens sans honte que la musique de Bayonne est joué sans finesse

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  6. "faenas de jeu videos", l'image est juste et belle. C'est bien ce qui caractérise le toreo de Perera et de bien d'autres. Difficile d'échapper à son époque... sauf pour les vrais artistes.

    Velonero

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