jeudi 9 mai 2013

Saint Sever....Tête haute et corne basse

Quand Español sortit des chiqueros, le cœur de Juan Sanchez-Fabres, dut se serrer un peu plus en cette journée si particulière pour lui. Après cet animal , plus jamais il ne verrait un de ses toros sortir en corrida.
Et il aurait été dommage que ce lot soit par un petit matin , dans l'anonymat d'un abattoir , occis au pistolet d'abattage.
Non pas que nous ayons atteint des sommets pour souvenirs impérissables mais parce que cette après-midi fut entretenue et ne fit pas regretter à la demi arène présente d'avoir répondu à l'appel du collectif  Pedro Llen.
Alors oui , si de charpente (hormis le 3ème) ils avaient un gabarit plutôt corpulent, les encornures (bien que cela soit une caractéristique de l'encaste coquilla) étaient bien courtes tournant même au très suspect pour les deux premiers, mais pour le comportement au moins trois d'entre eux (2,4 et 6) justifièrent pleinement cette sortie en guise de dernière séance.
Cela tenait presque du miracle que le paseo s'ébroue tant la pluie tenace qui tomba sans discontinuer de 14 à 17h30 fit planer l'ombre du report. L'essorage des derniers nuages passé, l'effort efficace des areneros permit avec un quart d'heure de retard à la piste de Saint Sever d'être en état pour que se tienne cette corrida.   
Jose Calvo
Le physique de 3ème ligne aile de Jose Calvo n'aide pas ce torero à connecter facilement avec le public. Et pourtant ce garçon mérite sûrement plus que les quelques maigres contrats qu'il honore chaque année dans son coin d'origine.
Son 1er adversaire réservé dès sa sortie lui infligea dès les quites une forte secouée avant d'offrir une résistance avisée dont il eut du mal à se dépétrer, sa muleta ayant du mal à garder à proximité un animal très attiré par les planches.
Lourd et trapu, la 4ème lui chercha les chevilles avant d'offrir un beau tercio de piques le Sanchez Fabres chargeant trois fois avec envie le cheval.
Au dernier tiers, charges à mi-hauteur Soberano ne permettaient pas de grandes envolées lyriques muleta en main. Si celle de Calvo eut tendance à se promener dans l'ensemble du ruedo, la faena du  valencien offrit des moments intéressants parsemés de détails de bon goût. La très belle estocade au 2ème essai l'autorisa à s'oxygéner dans un tour de piste.
Les années passent et si les tempes de Luis Bolivar s'argentent de quelques cheveux blancs , le colombien ne change pas.Très capable de toréer en rythme quand le toro le lui permet comme l'excellent second Condestable, c'est toujours en restant marginal en abusant du pico. A la fin, toujours, cette désagréable impression de "peut mieux faire" d'autant que la faena quasi intégralement droitière fut mal achevée épée en main. Le souvenir de trois piques venant de loin, et une charge offrant des possibilités de succès déclenchèrent l'ovation à la sortie de la dépouille du coquilla.
Le cinquième avisé et retord tomba sur un torero qui comme d'habitude en pareil cas plia très vite les gaules vexé qui plus est par quelque chacailleries venant du public. Le bajonazo terminal confirma la bouderie de l'instant.

Luis Bolivar

Thomas Dufau pour son premier contrat de l'année se savait attendu au tournant et si franchement sa rencontre avec le 3ème de l'envoi ne laissera pas un souvenir impérissable malgré l'oreille octroyée, les vingt minutes d'Español marqueront sûrement une étape importante dans la carrière du landais.
Compliqué dès la cape, il s'offrit trois tours de piques en poussant avant de proposer sa charge exigeante et collante pour le dernier tour de danse.
Démarrant par la droite, Dufau fut mis en difficulté,le Sanchez-Fabres le débordant rapidement. Son mérite (et la validation de ses progrès hivernaux) fut de reprendre de la gauche avec lucidité et aplomb dans plusieurs séries de combat. Sans céder sous la pression il resta en place et accepta la guerre proposée.
Et c'est en voulant terminer par quelques fioritures (comme autant de scories) qu'il se mit en danger en se faisant prendre très salement en fin de faena. Secoué, livide il plongea pour une entière pour aller chercher le succès et les oreilles que réclamaient le public.
Thomas Dufau - du combat!
Un final heureux pour ne l'oublions pas quand même cet enterrement de première classe d'un élevage qui  disparait corps et biens et qui pour sa dernière sortie cornes courtes ou cornes basses a pu partir la tête haute
  


6 commentaires:

  1. Je retiendrais aussi la 3e pique du 5e, manso total, que le piquero arrive à tenir dans le peto et à faire pousser sur plusieurs mètres.

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  2. L'estocade de calco sur le 4e.

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  3. Les sobreros sont partis à l'abatoir ou bien ils ont été "lidiés" portes fermées ?

    JPc

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    1. ils le seront à priori lors d'une fiesta campera organisés pour les bénévoles (et donateurs?) s'il y a bénéfice- source sortie des arènes donc à prendre avec des pincettes
      il y aurait eu 1012 spectateurs payants

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  4. On ne sait pas vraiment. Ils ont sûrement été écartés de l'encierro car moins mal présentés.

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  5. Il se dit sous le manteau que sous la pression notamment de Paquito Leal, les plus armés auraient été écartés du sorteo.

    Cela m'étonne beaucoup! Quand on connait son sérieux, son grand professionnalisme, en particulier pour ameuter les gogos.....

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