dimanche 11 août 2013

Bayonne, Fandiño....ni cerise , ni gâteau

Mâchoires serrées, regard noir Ivan Fandiño se concentre à sa manière.
Le vide (enfin vu le peuple autour c'est quand même compliqué), faire le vide!
Se dire que l'on a bien fait d'accepter ce défi en plein milieu de l'été.
Se dire que l'ami Gallardo a fait l'effort pour sortir un lot qui va collaborer.
Se dire qu'après ça , les vedettes de l'escalafon devront lui laisser plus qu'un tabouret à la table du banquet.
Et puis, et puis rien! Non rien serait trop réducteur mais une après-midi qui ne décolle pas à l'image des sorties de bovidés fatigués des Fuente Ymbro.
Le pas lourd, régulier et lent à la sortie du toril,les toros du jour plombèrent l'après-midi.
Pas un pour rattraper l'autre.
Dans cet exercice si particulier du un contre six, la limite peut vite être atteinte dès que le moindre grain de sable vient gripper les rouages et en cas de défaillance bovine, sauf à posséder un répertoire pour goûter d'anniversaire, et fêtes familiales l'ennui s'installe.
Chez Fandiño, la fantaisie est un simple mot du dictionnaire.
Avec seulement quelques passes comme viatique, c'est par la sincérité de son toreo , sa puissance et une rage de vaincre à tout épreuve que le basque brille alors, quand l'adversité se fait fade, ça devient forcément plus complexe.
Quand "El Chapurra" -vous saviez vous qu'il a été torero?- sobresaliente s'est lancé dans un quite au cinquième, on s'est dit que finalement, tout n'allait pas si mal que cela et que le pire pourrait venir si d'aventure Ivan le terrible se faisait attraper.
Quand Juan Jose Esquivel picador de son état s'évertua à ne pas piquer le dernier de l'envoi , personne ne pouvait imaginer qu'il serait lauréat du prix du meilleur picador. Un peu d'humour dans une triste après-midi ne peut pas vraiment nuire.
"Indulto" lança ironiquement un spectateur fatigué et las , devant le spectacle de ce sixième animal qui n'offrait que sa faiblesse comme compagne aux tentatives désespérées et amères du torero pour donner un peu de lustre au bouquet final.
C'est quand même rassurant de constater que même dans cette usine à gracier qu'est devenu l'élevage de Fuente Ymbro, il y a plus que des failles.
Six toros, six sementales différents parait-il...quelques détails sont encore à régler .
Quoiqu'il en soit même sur les épaules des porteurs , Ivan Fandiño promenait une sourire désabusé de celui qui sait qu'il n'y eut ni cerise, ni gâteau ...et que la grenouille à vouloir se faire bœuf s'enfla si bien qu'elle en creva.
L'heure n'est donc tout simplement pas encore venue pour le basque de venir festoyer avec les nantis, et il ne serait pas forcément inutile qu'avec son entourage il ait une vraie réflexion sur la place qu'il doit revendiquer.
Pas sûr qu'avec sa tauromachie, il réussisse à complètement passer la rampe avec des Jandillas et tout autre toro de la sorte. Fandiño est un dompteur, pas un magicien qui sait nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
A la sortie, j'appris que Morante s'était fait salement transpercer et que le Cid avait "indulter"
Drôle d'après-midi!

4 commentaires:

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    1. merci pour votre remarque si grammaticalement pertinente

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  2. Merci pour cette reseña et ces commentaires qui ne ressemblent en rien aux pages des chroniqueurs "officiels" de S.O., la Rép. des Pyr., la Dépêche, etc...
    Heureusement qu'existent des aficionados, avec ce modeste mais nécessaire moyen de dire, de décrire, et de faire partager leur passion, qu'est la toile: il fait grincer les dents de ceux qui voudraient nous convaincre dans la presse écrite que l'imbuvable était un grand cru, mais surtout il crée un véritable lien entre ceux qui luttent pour que la corrida ne soit pas qu'un spectacle, alors qu'elle doit être un combat avec de vrais fauves
    Merci et saludos, Bison Futé.

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    1. Pedrito quelque soit le canal d'information, l'unanimité s'est faite autour des FY, d'une crasse médiocrité. Quasiment tout le monde a loué la volonté du torero et là aussi il n'y pas grand chose à contredire.
      Mais la plus belle fille ne peut donner que ce qu'elle a. Et pour le coup Fandiño a besoin de toros qui non seulement chargent mais qui ont sinon des difficultés du moins du piquant. L'exercice de Bayonne du 1 vs 6 en a été la confirmation. Alors bien sûr le basque préfère se gagner des après-midi plus tranquilles et plus rémunératrices, mais pas sûr que sa place soit là avec les "élus". L'austérité de sa tauromachie est à la fois sa force et sa faiblesse, elle ne s'accorde pas de la fadeur...saura t'il l'accepter?

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