dimanche 3 mai 2015

Seville est elle toujours Seville (cinq jours à la maestranza)?

Seville 22 avril, il n'est pas loin de dix-neuf heures, Jose Garrido n'est pas encore consacré torero et son Parlade qu'il ne doit jamais oublier car le premier de sa vie de matador d'alternative, refuse de rentrer dans le moule d'un animal qui charge.Statufié , quasiment à l'arrêt permanent depuis sa sortie.
Ma voisine de tendido s'exclame "le pauvre jeune...il passe son examen et on lui donne cette bourrique déjà qu'hier Manzanares il était tout blanc et avait la collique"
Seville est elle encore Seville?
C'est vrai que la veille ce ne fut pas une franche régalade , les animaux d'El Pilar plombant les velléités des trois vedettes en présence enfin surtout celle de Manzanares, patraque qui plus est,malgré de beaux moments proposés par le vétéran Finito.
Avec deux blocs de marbre comme adversaires, il aurait fallu que D Luque prenne marteau et burin plus que muleta pour tracer les contours d'une quelconque œuvre artistique.
Tout allait de travers sur ces deux jours, à preuve "même l'autre qui tombe sa chiffonette" me dit une autre voisine en voyant tomber à terre une muleta.
Un certain décalage entre l'idée que l'on se fait d'une des arènes les plus importantes du monde taurin et le spectacle proposé s'installe.
S Castella qui subit le chauvinisme du chef d'orchestre laissant ses musiciens au repos,Ponce en faux semblant qui fait durer l'ennui et l'envie de Garrido n'y changeront rien.
Vingt trois avril, Victorinade et avant la sortie de Mecanizado, pas de quoi fouetter un chat malgré un trophée glané par M Escribano...
L'affreux vert turquoise du costume d'A Ferrera finit par se marier à l'ocre saturé de la piste de la Maestranza et au gris perlé du Victorino pour ne faire qu'un le temps d'un pas de deux de haut vol.
Sommet personnel mêlant profondeur du toreo, bravoure et noblesse du toro que le petit Antonio ne put parachever fâché qu'il fut avec l'épée...le plaisir n'en fut qu'à peine écorné.
Puis retour à un à peine ordinaire dont même la tauromachie classieuse mais si lointaine du lendemain de Mr Manzana. ne me fait pas décoller, son toreo ne rentre dans ma muleta, c'est ainsi et je ne peux lutter contre cette évidence qui m'est toute personnelle. Autant dire que la médiocrité du fils de Paquirri et le bouillonnant mais si brouillon Galvan ne changèrent rien à l'affaire. Les Nuñez del Cuvillo firent honneur à leur devise.
Avec le samedi des farolillos , une autre vision de la tauromachie. Un public sans grande exigence fondamentale qui aime vibrer pour ses héros.
Avec une immense boîte dont il ressortit indemne par miracle, le père Padilla d'entrée de jeu libéra la dose d'adrénaline maximale.
Le public ravi , s'enthousiasma sans chichi tout au long de l'après-midi  , les banderilles de Fandi levèrent tout le monde, le pirate put mesurer sa forte popularité et Abellan plus classique passa plus difficilement la rampe...
Les Miuras se préparaient dans leur enclos, les nuages pointaient et la pluie s'annonçait.
Le retour était prévu et c'est de Toulouse que je pris des nouvelles de cette course préparée depuis de long mois dans les entrailles de Zahariche.
Seville tiene un color especial , c'est certain, le campo andalou est si beau en cette période et les sevillans si chics.
Les rencontres et les amitiés nouvelles , les moments de partage sont inoubliables , mais côté corridas Seville est elle toujours Seville? A chacun d'apporter sa réponse, subjectivité et certitudes en bandoulière.




3 commentaires:

  1. Maryse Luciano3 mai 2015 à 21:22

    Il est vrai que nos voisines de tentido nous ont fait mourir de rire et que nous avons passé un séjour inoubliable et ça, ça n'a pas de prix !! :-) Coté corridas, pour ma part, surtout une grosse déception cotés Toros ( à part les F.Ymbro et les Miura ).... mais Séville reste SEVILLE quand meme ........

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  2. Toujours cette belle aficion. Bravo! Reste qu'il est certainement de plus en plus complexe de construire un spectacle taurin. D'abord, les toros qui pour qui? Et puis las d'envoyer des troupeaux à la boucherie, on fait ce qui a une chance de se vendre. Normal non? Moi, je rase les murs en disant que l'immense Ponce m'ennuie, que Manzanitas a bien intégré la tauromachie moderne de papa mais tue comme un dieu, que fandino m'exaspère par son manque de naturalité, que peut être lorsque son psyché fantasque ne le détruit pas, morante peut être un grand lidiador, comme perera, mais aussi ferrera, mais morante avec l'art en plus. Reste peut être Urdiales dont le concept tauromachique et le sitio rappellent ceux de l'homme à la mèche blanche, l'inoubliable antonete.
    Enhorabuena, car j'aime aussi cette nostalgie qui sourd.

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    1. tu vois Chulo sans tomber dans le c'était mieux avant, côté toreros à part Morante ,il n'y a plus grand qui me fait vibrer...j'aimais J Tomas, Joselito, C Rincon, C Vasquez, J Mora, Ruiz Miguel, Fundi, et j'en oublie tant d'autres dans les 70's...aujourd'hui j'aime la corrida moins ceux qui en sont les acteurs du moment...

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