samedi 22 mai 2010

La fin du romantisme?


Le 27 mai 2009 sur le sable de Las Ventas Israel Lancho torero des bas fonds de l'escalafon faillit perdre la vie en se faisant très vilainement prendre par son adversaire.

Presqu'un an après c'est au tour de Julito Aparicio d'avoir frôlé la mort dans les arènes madrilènes.

Ces jours ne sont pas en danger mais comment va-t-il pouvoir récupérer?
Physiquement je lui souhaite d'effacer une à une toutes les séquelles mais moralement cette cornada pourrait être mortelle. Reviendra t'il un jour en piste ?

Aparicio est un des derniers romantiques de l'arène. Incapable de trouver des ressources pour faire semblant mais nous faisant partager sa folie créatrice quand le duende arrive .
Pour beaucoup Aparicio c'est le triomphe des deux oreilles à Madrid.Pour moi c'est Floirac 1995.Dans cette banlieue si peu taurine aujourd'hui rayée de la carte Julio s'était abandonné dans une transe torera illuminée par sa personnalité si atypique.
Le voir revenir même alourdi par les vicissitudes de la vie et les chemins de traverse qu'il a emprunté m'a ravi bien que le résultat artistique de ces prestations auxquelles j'ai assisté était pour le moins décevant.

Il est très symbolique que cette féria de MADRID désespérante de médiocrité et dominée par les enjeux économiques soit le théâtre de ce terrible coup de corne.
Reste t’il encore de la place pour des Aparicio....qui prendrait aujourd’hui le risque de présenter un Rafael de Paula ? Les pas de danse de Javier Conde disparaissent peu à peu des cartels. Ces tauromachies faites de fragilité et d’inconstance si agaçantes parfois n’auront bientôt plus court, même le génial Morante devient une valeur sûre cette saison.

Qu'Aparicio revienne, qu'il ait la folie de ne retenir de ces derniers jours que l'oeuvre d'art qu'il  a ciselé à Nîmes.

Animo MAESTRO.....oui courage!

13 commentaires:

  1. Dans les années 60/70, alors que deux figures majuscules du toreo de arte, Curro Romero et Rafael de Paula, vivaient des heures glorieuses, en même temps, le business taurin faisait flores avec le phénomène Cordobes (lui-même torero d'exception).
    La tauromachie vit de contradictions: l'expression la plus haute de l'art y côtoie la bassesse la plus mercantile, l'essentiel y voisine avec le superficiel, les diamants avec la verroterie.
    Je crains que pour Aparicio l'affaire soit entendue. Restent Conde et Morante. Même si le courage, la technique et les facultés physiques de ce dernier en font un cas à part, il reste un des ces géniaux artistes "habités", inconstants et imprévisibles, si l'on considère son parcours dans son ensemble.
    Autrement dit, je ne crois pas du tout, à le disparition de ce type de matadors. Ils resteront rares et exceptionnels. Et ils dureront tant que la corrida elle-même durera.

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  2. merci de votre belle chronique
    la montera ce matin a des raisons, oui, de pleurer...
    Yves Charnet (source facbook)

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  3. c'est un cauchemard pour tout aficionado je revois l'accident de christian ça va remuer le mundillo, suerte et une pensée au maestro
    Jean François Corbalan (source facebook)

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  4. Une pointe de nostalgie, qui me plait beaucoup, dans votre texte.
    Mais esperons. Je suis persuadée que nous aurons encore beaucoup de sentiments à vivre. Parfois tristes, mais aussi beaucoup d'instants magiques.
    Helena Lachartre(source facebook)

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  5. C'est certain..mais ces moments tragiques sont pour moi des moments de questionnement.
    En tout cas c'est aussi pour cela que nous aimons la tauromachie pour les émotions qu'elle nous fait vivre !

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  6. Emotion partagée : vivre en 48 h un moment de grace et d'art exceptionnel et voir (en vidéo) la terrible cornada à Madrid, c'est celà aussi la corrida ! Mélange étrange de transe artistique et de pleurs.
    Condé va-t-il nous resservir "ses pas de danse" demain ? Et Morante va-t-il gravir la marche qui l'éléverait au rang de figura maxima ? Je le souhaite, je l'espère car je ne suis pas d'accord avec vous : Non, Morante n'a pas été encore "récupéré" !
    Alors, vivement dimanche : rápida recuperación de Julio, y la oportunidad de Conde y Morante. Suerte toreros ]:-)
    Robert Ribe(source facebook)

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  7. je ne dis nullement que Morante a été récupéré, mais il est si difficile d'être régulièrement inspiré qu'avec le nombre croissant de contrats on peut perdre un peu de sa magie
    ...en tous les cas je ne peux être à Nîmes dimanche matin, Vic présentant l'avantage d'être beaucoup moins loin
    je souhaite que vous puissiez y voir ses moments si particuliers ques ses deux toreros peuvent proposer

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  8. j'ai vu la course hier , peut être toi aussi, nous avons vécu un drame et certainement, nous en avons évité un autre par miracle pour el CID, et tout cela pour rien, ou pas grand chose qui mérite de risquer la vie des hommes. La fiesta brava n'en a plus que le nom et au bout du compte, la tauromachie meurt au profit de l'argent et de la vie des hommes. La vie tout court se meurt à l'image de la vie d'APARICIO, et malheureusement d'autre a venir, sous beaucoup d'autres formes
    SUERTE A TODOS
    PACO 60

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  9. Il va revenir ....aussi fragile mais plus fort aussi. La vie n'est rien au dehors et il le sait deja.
    Thierry Labourdette (source facebook)

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  10. Pour moi Aparicio c'est avant tout cette faena à Nîmes, il y a des années. Toute une feria sous le mistral, sauf quand il a sorti sa cape et a arrêté le vent, juste le temps d'une faena inspirée.
    J'ai toujours voulu croire en ses moments de grâce, même dans ses années noires, où m'est arrivé d'en apercevoir des lueurs dans des pueblos andalous. Et quel bonheur d'assister à sa résurrection, en août 2007, à San Lorenzo del Escorial.
    Aparicio, Rafael ou Curro, tous osent montrer leur peur, et ils n'en sont que plus beaux, plus courageux, plus humains. Loin des faenas stéréotypés et attendues...
    Espérons que cette cornada n'ait pas tout emporté sur son passage.
    Et merci pour cette belle chronique.
    Christine Rosas (source facebook)

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  11. El Fundi lui aussi est revenu physiquement... mais pas encore mentalement. C'est triste.
    Jean-Michel Lattes (source facebook)

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  12. Oui merci pour ce beau texte. j'étais également présent Christine à cette course ventée ! Merveilleux souvenir...
    Robert Ribe(source facebook)

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