mercredi 16 juin 2010

De l'autre côté.

La Pentecôte s'éloigne, les effluves de la San Isidro madrilène se dissipent, Jose Tomas récupère lentement du côté d'Estepona, Julio Aparicio cicatrise vers Madrid, la pluie tombe sans discontinuer sur le Pays Basque, l'Espagne a pris un but contre la Suisse, pays de la vache Milka, à la télé on rabâche sur la retraite et je viens d'éternuer trois fois, menace d'un rhume pour bientôt...
Nous sommes, comme qui dirait, au creux de la vague... Paseos du mois d'août, Pan y toros, chaleur torride du tendido sol, visière en pare-soleil, odeur des cigares, jumelles, mouchoir blanc et bouteille d'eau, promesse d'une grande course, capes qui se déploient, monteras ajustées, areneros, clarines, run-run... Si près et pourtant, en ce jour de printemps automnal, si loin... Les clameurs de l'arène semblent appartenir à un autre monde dont on se demande si on ne l'a pas rêvé, comme un envers de la vie... "Ferme les yeux, c'est de l'autre côté de la vie"... Et je sais aussi, que dans quelques semaines, quand je verrai, comme j'en suis sûr, Morante triompher, là, devant, sous mes yeux, je sais que j'aurai du mal à imaginer qu'une vie puisse exister en dehors de l'arène. J'aurai le sentiment d'être au centre du monde, lieu unique et essentiel, à l'exclusion de tout autre. En attendant, je me mouche...

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