samedi 7 août 2010

Calpe 2010

J'étais parti pour vous rédiger un petit compte rendu sympathique en tant qu' "envoyé spécial" de la Montera qui pleure à Calpe... malheureusement la sortie touristique tourna au drame. Ce soir nous nous rendîmes à la parte vieja du village pour assister à la Fiesta de "Bous al carrer" en valencien, en l'honneur de la Virgen de la Nieves, patrona de Calpe. 6 toros sont lâchés en pleine nuit dans une rue cloitrée, fermée de part en part, avec au bout des cornes, des flammes. Par la suite, 5 ou 6 vachettes devaient être lâchées également, les unes à la suite des autres. Le long des deux côtés de la rue, des cages métalliques avaient été posées. Ainsi, on pouvait entrer dans ces cages, et en restant au niveau du sol, voir passer les toros à quelques mètres de soi, seulement. Au milieu de la rue, quelques ilots pyramidaux pour les plus téméraires. Les coureurs, eux, pouvaient se réfugier en hauteur, sur les ilots, ou le cas échéant, dans les cages, à condition d'arriver à passer entre les barreaux dans les temps... Les 6 premiers toros, plutôt endormis, passèrent et repassèrent devant nous sans grand danger. Une première vachette, ou plutôt, un premier toro féminin devrais-je dire, sortit des "corrales". Elle avait beau avoir un cloche autour du cou et ressembler à une charolaise dans sa robe blanche et noire, elle était particulièrement haute, vive et surtout "astifina". Aucune protection au bout des cornes. Un jeune homme, qui ne devait pas avoir plus de 20 ans, quitta un ilot. La vachette fonça sur lui, gagna du terrain.. La course du jeune homme était parallèle aux cages qui bordaient la rue. Il tenta de se réfugier dans la cage juste en face de la mienne... en vain. Vous avez déjà essayé de passer en courant entre des barreaux , qui plus dans le sens de la diagonale, avec un vachette derrière? Il dut ralentir beaucoup trop tôt pour tenter d'entrer dans cette putain de cage. Toute la scène se passa face à moi, sous mes yeux. L'animal lui écrasa le crâne avec une violence terrible sur un des barreaux au niveau du sol. Le bruit du métal que l'on choque avec un marteau retentit parmi les cris de la foule. S'en suivit une cornada à la carotide qui lui arracha complètement l'oreille... Les spectateurs tentaient de tirer le pauvre garçon à l'intérieur de la cage alors que l'animal ne cessait d'écraser son corps contre le métal... j'arrête là. Je connaissais déjà l'issue fatale de ce que je venais de voir, bien avant la majorité de la foule qui se trouvait là. Ce soir, un violent sentiment de colère et d'écœurement envers les organisateurs de ce type d'évènement prédominent. Comment est-il possible d'organiser des spectacles aussi dangereux avec des systèmes d'insécurité aussi poussés? Les spectateurs étaient protégés dans des cages mais ce sont bel et bien les coureurs qui étaient emprisonnés dans cette rue. Aucune issue, aucun échappatoire possible!! C'était de la folie, du suicide !! Le hasard fait que quelques minutes avant le début de la manifestation, je sympathisais avec un autre touriste venu tout droit de Barcelone. Nous parlâmes un peu de tout, et biensûr, j'abordais le thème de l'interdiction des corridas en Catalogne. Il fut le premier à me dire que cette interdiction était 100 % politisée. Dès que la vachette fut ramené dans les corrales, il me salua et s'en vint, désolé lui aussi de cette organisation assassine. N'allez surtout pas dire à un Valenciano ou un Mallorqui qu'il est Catalan. Même si la langue est plus ou moins la même, le drapeau plus ou moins identique, et même si les autonomistes catalans revendiquent Valencia et Mallorca, ces derniers revendiquent leur identité propre. Ce qui m'insupporte, c'est que demain, ce fait divers sera repris par les médias régionaux et nationaux. Le rapprochement avec l'interdiction de la tauromachie en Catalogne sera immédiatement fait, et ce drame une nouvelle fois récupéré par ces fils de pute Catalans pour peut-être tenter de rallier la Comunidat Valenciana à leur cause. Ce que je sais, c'est que ce soir, vers 1h40 du matin, une petite foule s'était réunie derrière les corrales de fortune de la rue du Conde Altea à Calpe. Face à eux, une tente de la Cruz Roja et un véhicule médical qui attendait un lit. Ce lit sortit intégralement recouvert d'un drap blanc, et tout cela par la faute d'organisateurs négligents, incompétents, coupables d'avoir organisé une manifestation meurtrière autour du toro. Attirer les jeunes vers l'univers du toro mais certainement pas dans des conditions pareilles. Clin d'oeil ou ironie de l'histoire, j'avoue que je ne sais plus... derrière les corrales, à l'écart de la foule, au bout de la rue du Conde Altea, il y a un tout petit rond point, et de l'autre côté de ce rond point, une rue dans le prolongement qui s'appelle Calle San Fermin. Je crois que je n'oublierai jamais le nom de ces deux rues-là.

7 commentaires:

  1. Tres bien ton article!

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  2. Merci pour ton petit commentaire Nicolas.

    Mais il y a des incohérences entre ce que nous avons vécu moi et ma copine cette nuit et l'article du site laverdad.es

    Par exemple, l'heure de l'incident mentionné dans le journal , n'est pas la bonne, c'est une certitude.

    Quant à la blessure, j'entendais des témoignages de blessures à la gorge cette nuit.

    Peu importe me direz-vous.

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  3. Erreur de ma part, l'article en question faisait référence à la blessure d'un hollandais à la fémorale l'an dernier à la même époque.

    Il faut croire que les blessures graves sont relativement courantes au cours de ce genre de spectacles dans ce bled.

    C'est minable !

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  4. il y a tellement de "spectacle" comme celui ci en espagne, du plus petit village aux grandes villes ...... avec ou sans protection ..... avec bien souvent de trés grand blessés et des... décés ..... Nous ne pourrons ni nous ni la catalogne enlever les traditions a l espagne !!!
    Amandine Lesmes (source facebook)

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  5. Bonjour Amandine,

    Vous avez tout à fait raison. Certaines traditions se déroulant dans les rues sont quand même très "particulières".

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  6. C'est toi qui est minable ma pauvre , c'était a ses risque et péril de resté dans la rue et non dans les cages , et puis il faut modéré sa consommation d'alcool quand tu fait se genre de chose , se qu'il na surement pas du faire . Je ne crois pas que tu sois reporter ou autre donc pense à fermé ton clapé une bonne fois pour toutes! Et Concernant mon bled pourri , je suppose qu'il te plaisais pour y avoir été ?

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  7. commentaire de haute volée...
    heureusement qu'il n'est pas nécessaire d'être reporter pour avoir une opinion
    mon camarade de blog a réagi sur le coup de l'emotion et voir se faire etriper un jeune type même à ses risques et périls peut entraîner de violentes réactions bien compréhensibles
    il continuera donc à ouvrir son clapet et c'est tant mieux!!

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