samedi 14 août 2010

Gorro blanco et blanc bonnet


En cette matinée dacquoise du 14 aôut, les novillos d'El Pilar répétant leurs charges à plaisir, d'une constante mobilité, ont vite fait oublier quelques faiblesses de pattes. Des partenaires rêvés pour Tomasito et Juan del Alamo.
Nous eûmes le plaisir à certains moments d'applaudir des séries sincères et engagées. Pourtant, face à cet allant infatigable du bétail, le français eut parfois bien du mal à se replacer et n'y parvint qu'au prix de multiples enjambées, perdant parfois deux ou trois mètres entre chaque passe. La salamanquais, lui, davantage en place, essaya de suivre le ryhme soutenu du novillo et versa dans une précipitation d'enchaînement. D'où un goût d'inachevé, de part et d'autre, durant toute la matinée. D'autant que nous assistâmes, et c'est là le plus inquiétant, à des faenas standardisées, sans véritable invention. Cela ne décolle pas car cela se répète, de novillo en novillo, de novillada en novillada, de novillero en novillero. Certes chacun a son style mais les faenas sont les mêmes. Cette uniformité pose question. Les écoles taurines en portent-elles la responsabilité? Ou bien la mode toute puissante de la circularité à tout crin? Quoiqu'il en soit, ces novillos offraient leurs oreilles, la novillada s'annonçait triomphale et on resta côté novillero en de ça de cette belle opportunité.

4 commentaires:

  1. Certes il y a un manque d'inventivité dans la tête des novilleros mais on peut là aussi soulever d'autres problèmes qui sans jouer spécialement sur cela, influent sur le problème actuel: pourquoi faire le choix d'un mano a mano sur cette no...villada avec deux novilleros qui n'ont officiellement plus rien à prouver, l'alternative étant proche (aucune envie de se sublimer de part et d'autre), d'autres novilleros ont faim et ont répondu présent cette saison, je pense notamment à Mathieu Guillon, à Mario Guirao (oublié totalement des empresas), à Thomas Cerqueira (le bitterois vit une temporada dans l'oubli au Mexique). Dans les ferias d'arènes de 1ere catégorie, on a pas su remater un cartel sans les noms suivants cette année: Oliver, Del Alamo, Duffau et Joubert (exception de Fernandez à Vic), cela veut déjà tout dire, la logique du toro business est déjà toute puissante dès les novilladas. Après pour l'aspect technique et à la décharge des apprentis toreros, il faut voir comme ils sont étouffés de conseils et d'encouragements soit par un de leurs peones soit par leur apoderado depuis le callejon (voir Frascuelo avec Alcalde à Riscle m'a presque traumatisé), les minots éxécutent souvent bêtement les consignes... Cela laisse si peu de place à l'imaginaire du jeune torero, à sa créativité, il se construit si peu un style qui lui permettrait de se démarquer, ce qui ne tend à terme qu'à aseptiser les spectacles auxquels nous assistons. Vu l'effet de crise qui secoue le monde taurin (diminution du nombre de spectacles surtout en Espagne, baisse des entrées partout) comme tous les autres secteurs et vu qu'un nombre grandissant de novilleros prend tous les ans l'alternative sans rien pouvoir confirmer derrière, je me demande bien ce que vont devenir tous ces matadors (qui ne manquent pas pour autant de qualités) sans réelles chances de toréer ailleurs qu'en tienta ou a campo cerrado. Je vous fais juste une liste des petits français dans ce cas: Jérémy Banti, Jonathan Veyrunes, Camille Juan, Marco Leal, Roman Perez puis à un autre degré largement en dessous des dix contrats Julien Lescarret, Marc Serranno, Julien Milletto... Avec Medhi Savalli qui s'essouffle et se perd dans son toreo malgré son succès à Béziers et les futures alternatives de Thomas Joubert et Thomas Duffau (début 2011), je me demande ce que nous allons faire de ce contingent de matadores français??? Ne fait il pas meilleur rester à l'étage des novilladas piquées ou les possibilités de contrats restent plus grande du moins sur notre sol et souvent plus gratifiantes? Le débat est lancé!
    Bastien Filhol (source facebook)

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  2. Ce qui s'est passé à Béziers ce matin confirme un peu, tout ce qui est repris dans l'article du blog et dans mon commentaire. Les éléments m'ont été rapportés par téléphone par des amis présents sur place (qui sont un peu dans mon mode de p...ensée taurin).
    Lot correct de Pagès-Mailhan, bien présenté, maniable en général mais exigent (origine Santa Coloma)... Au cartel Oliver, Joubert, Duffau... Aucun des trois ne semblait vraiment motivé...
    Le résultat technique de Joubert est un trompe l'oeil même s'il fut aujourd'hui animé des meilleures intentions, car il jouit sur Béziers d'une réputation du style Medhi Savalli c'est à dire bien adulé grâce à quelques gestes tremendistes...
    Patrick Oliver est resté complètement transparent et a mal tué, en plus il s'est fait bêtement blesser
    Thomas Duffau, a egrené les mêmes gestes qu'à chaque novillada sans succès, ni transmission et a tout gâché épée en main comme en début de saison, ce garçon retombe dans ses travers...
    Pour une novillada inscrite dans une feria de première, ça la fout un peu mal... Une fois de plus les amis de mes amis et on se retrouve avec un cartel qui ne fait plus rêver que les moins connaisseurs et les organisateurs eux mêmes. Il y avait autant de monde apparemment aux non piquées des deux jours précédents que ce matin, c'est dire l'impact commercial de la traditionnelle novillada du dimanche matin en terre héraultaise.
    Aujourd'hui, la petite commune de Roquefort dans les Landes organisait ce matin une non piquée avec des erales de LA QUINTA et cet après midi une piquée de COQUILLA DE SANCHEZ ARJONA pour Gomez del Pilar, Esaü Fernandez et Alberto Lopez Simon... Pas mal non... A moins d'être un inconditionnel des Miura, le choix était vite fait pour la journée taurine
    Bastien Filhol (source facebook)

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