mercredi 24 août 2011

BILBAO ....Les rendez-vous manqués

Elle avait mal débuté l'histoire de Cacareo.
Ce chatain oeil de perdix, avait la patte d'un ivrogne à sa sortie.Rendez-vous avec l'abattoir direct, qu'il lui était promis à ce Nunez Del Cuvillo.Quelques spectateurs incitaient le président à aller voir si Afflelou est toujours aussi fou, lui reprochant de ne pas voir l'évidence, ça grognait sévère et les mouchoirs s'agitaient!Pourtant l'animal poussa dur sous la blessure de la pique.
De La Puebla se renfrognait et prenait tranquillement la mine des broncas et des soirs de défaite, laissant piquer son toro une 3ème fois bien après la changement ordonné par la haute autorité du lieu.
Au moment d'entamer la faena quelques quolibets continuaient à fuser.
Six durs doblones de chatiment amenant la bête vers le centre semblaient sonner le glas de notre petit rendez-vous amoureux avec la tauromachie de Morante.Deux coups de torchon plus tard,d'un pas timide esquisse d'un retour à la barrière.Fin de l'histoire?
Foudroyé par l'inspiration, notre gominé se ravise illico et se décide à toréer en dessinant une faena de guerrier qui au fil des minutes se transformera , toro apprivoisé, en une oeuvre d'art ciselée par le maître se terminant par de somptueuses aidées par le haut signature de l'artiste.
Moment jubilatoire que ce renversement de situation, la clameur immense accompagne Morante dans son tour de Vista Alegre et les applaudissements saluent Cacareo dont le problème locomoteur initial n'est pour certains même plus un souvenir!
Le rendez-vous de l'histoire avec JM Manzanares a tourné court en Biscaye.
Le très intéressant Forajido qui lui fut proposé ne se comporta jamais comme un collaborateur vil et servile.Il fallait le contraindre, le dompter , se comporter en maître ce que ne fit pas le bel alicantin qui traita le sujet en besognant.Ce toro était de ceux qui peuvent confirmer la grandeur d'un torero.
Dans une dernière charge en guise de dernier reproche,il s'écroula aux pieds du torero mort bien sûr , mais pas vaincu.
A son second plus aimable, le chéri de ces dames alla chercher le succès mais sans la fluidité ni la plastique des jours de triomphe, l'occasion de confirmer qu'il est un très grand venait de passer!
D Mora avait rendez-vous avec la gloire en profitant d'une opportunité somptueuse de rentrer dans le cercle fermé des vedettes.La gloire est repartie de Bilbao sans lui.La marche était bien haute et le retour de bâton doit faire bien mal , bien plus en tout cas que le coup de corne qui faillit lui faire perdre quelques pierres précieuses aux bijoux intimes de famille.
Il fut vaillant David  avec le dangereux 6ème.Il ne se dégonfla pas, droit dans ses zapatillas il fit front mais jamais il ne donna l'impression de vouloir forcer le destin qu'on lui prédit.
Dès son premier toro, on(il?) sentit la différence qui le sépare des compagnons qu'on va lui proposer désormais de fréquenter.Les promesses n'engageant que ceux qui les écoutent, Mora n'a jamais paru en mesure de tenir celles que laisse entrevoir son toreo de cette saison.
A chacun son destin, il faut savoir le prendre en main!
A la sortie des arènes Manzanares se pretait au jeu des photos et des bisous aux jeunes filles en pamoison, son sourire se crispa quand du coin de l'oeil il observa la sortie rayonnante et sur les épaules de Morante, Mora quant à lui se faisait inspecter les parties intimes à l'infirmerie.

5 commentaires:

  1. je persiste et signe, pour dire que nous avons eu la chance de voir une , si ce n'est la meilleure course ,de la féria bilbaina et sûrement la plus révélatrice.
    PACO 60

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  2. Très beau récit... En France, ce Cacareo aurait rejoint les corrales presqu'après sa sortie en piste vu les publics et les présidences de certaines plazas!
    Bastien Filhol(source facebook)

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  3. c'est bien possible et au moment du début de la faena je ne donnais pas raison au président d'avoir laissé ce toro en piste...j'avais tort (et tant mieux)

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  4. Cela nous montre encore que le toro reste un animal imprévisible et qu'un matador peut le sublimer et c'est tant mieux... Je n'étais pas à Bilbao mais j'aurai sûrement pensé comme toi au même moment!
    Bastien Filhol(source facebook)

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