lundi 23 juillet 2012

Tyrosse: Acidulés...

A quelques kilomètres , Mont de Marsan dans un happening, consacrait définitivement les Escolar et Robleño comme les parangons absolus des archétypes toristes.
Tyrosse plus discrètement proposait sa petite sauterie annuelle qui se révèla fort interessante.
Les Tajo y La Reina dont le maître Joselito était présent, firent honneur à leur devise et à leur sang en proposant une caste vive, une envie de charger sans niaiserie, une adversité qu'il fallait consentir sans faiblesse sous peine d'être immédiatement puni.
Le trop lourd quatrième fut le seul pataud de l'envoi.
S'il est à regretter des armures discrètes pour la plupart (le premier afeité sans vergogne ni talent et le second armé trop court pour être honnête) ,dans une arène quasi-pleine nous eumes droit à une belle après-midi de toros!
Dire que pour beaucoup les Domecq sont des bonbons pour vedettes est d'une euphémique évidence.
Sans être au poivre, ceux proposés par Joselito avaient la saveur légèrement acide , de celle qui vous procure des sensations fortes en bouche avec un goût de reviens-y!
C'était la dernière fois qu'El Fundi(ovation-silence-ovation) foulait un ruedo français.
Après un légitime hommage pour son immense carrière , cet après-midi confirma qu'il est temps pour ce gladiateur de ranger capes et épées.
Non pas que le Fundi passa à côté de la plaque mais le maestro eut bien des difficultés à se hisser à la hauteur des exigences de ses adversaires du jour.
Au premier mal rasé de frais donc, qui comme la plupart de ses congénères prit deux piques , son engagement fut trop superficiel pour faire décoller une faena qui n'exploita que trop partiellement la charge franche du toro qui l'obligeait à rompre dès la quatrième passe donnée.
Il se méfia naturellement du deuxième qui venait de transpercer Escribano et se contenta de règler le port de tête pour porter l'estocade dans une faena courte où il se fit néanmoins avertir  , ce qui révéla les limites physiques d'un corps usé qui a beaucoup donné.
Avec le quatrième, lourd et faible, Mr Prados prit congé de l'aficion française en donnant une faena à l'étouffée où le toro manqua d'oxygène et le torero de flamme créatrice.

Manuel Escribano (infirmerie-oreille) connut une après-midi mouvementée et l'infirmerie tyrossaise après avoir été soulevé lors d'un quiebro extrêmement exposé.
Si pour un temps vu l'emplacement du coup de pointe , la gaudriole est proscrite, cela n'empêcha pas l'andalou revenu en jean d'aller s'agenouiller face au toril pour recevoir a puerta gayola l'ultime de l'après-midi.A peine l'adrénaline retombée, le toro déshabilla un de ses peones prélude à un combat prenant.Face à cette demi-tonne de caste Escribano techniquement court fit face, et sans démériter recueillit les charges répétées de ce train et de ces wagons. Dans un final où le danger fut permanent,Escribano se défit de l'animal qui malgré une entière dans le corps et terrassé par la mort vint tomber au centre au pied de son adversaire,dans une charge expression ultime de son farouche tempérament. 

Ivan Fandiño (saluts-oreille) aurait pu (dû?) repartir sur les épaules.
Concerné toute l'après-midi le basque dans le style qu'on lui connaît entreprit l'excellent troisième (trois piques au compteur) dans une faena dominatrice qui au fil des séries fit rendre les armes au Tajo y La Reina qui termina sa vie publique dominé et sous l'emprise de la muleta.Cinq pinchazos plus tard, le succès s'était envolé, les oreilles aussi, mais une chaleureuse ovation remercia toro et torero pour cet excellent moment.
Au cinquième, magnifiquement embarqué en début de faena par le haut, Fandiño crut au bout de trois belles séries droitières avoir pris la mesure.La noblesse piquante du Joselito se révéla indomptée et la bataille de fin de faena tourna à l'avantage de l'animal.
Une entière en coup de canon, descabellos.


Saint Vincent de Tyrosse , une petite arène qui monte, qui monte....
On pourra toujours regretter que Mont de Marsan ait modifié les dates de La Madeleine enlevant quelques centaines de spectateurs qui auraient terminé de remplir complètement ces agréables arènes.
Merci à Orthez qui en avançant la date de sa journée taurine a permis à nombre d'aficionados de faire le doublé. 


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