jeudi 10 janvier 2013

Dans un fauteuil

 
Toréer « de salon » ?
Mon imaginaire entourait l'exercice d'une brumeuse idée onirique de la recherche du geste parfait face à un toro de vents et de chimères.
Pas un entraînement, bien trop vulgaire, mais une quête intérieure d'absolu.
Adversaire dématérialisé et si présent à la fois, dont les charges idéalement courbes s'enroulent autour de son corps abandonné.
Et puis pour la première fois, prendre en main cette cape , maintes fois dévorée des yeux.
La lourdeur surprend!
Les bras et les épaules deviennent gourds sous la permanence de l'effort.
Les premières passes et le dos se tord, les articulations grincent.
Où est passée l'élégance du geste?
Plus il se veut lent plus l'effort, paradoxe, est intense.
Qu'elle est loin l'idée bien confortable du salon, avec son canapé moelleux et ses fauteuils assortis sur lesquels on aime à s'avachir.
L'épée factice dans son drap rouge, la main tient fermement le baton.
Le poignet se ferme pour tracer des lignes et des lignes.
Muscles en tension, la dimension physique de l'exercice est bien réelle.
Concentré sur ce toro qui passe et qui repasse, le temps s'écoule sans retenue.
Deux heures de tauromachie , deux heures de plaisir, et une désormais délicieuse sensation de fatigue.
Des heures et des heures qu'il faudra encore pour que d'esquisses en esquisses se dessinent enfin les contours de la véronique ou de la naturelle idéale que je rêve de servir pour de "vrai". Vraisemblablement chiffonnée, elle sera malgré tout, la récompense de ce voyage initiatique au pays des toreros qui ne sera pas de tout repos.
Toreo de salon Bayonne

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