lundi 25 mai 2015

Ave Cesar

Cubano de Valdellan fait partie de ces toros qui font vieillir plus vite.
Un concentré de bravoure et de caste sauvage.
Pas un instant de répit pour qui l'affronte...
Attentif à tout, inlassable défenseur de son territoire.
Cesar Valencia est un jeune torero.
Son costume bleu lavasse et noir qu'il revêt, est usé à la corde.
Les nombreux accrocs qu'il lui a fait subir témoignent des batailles que Cesar a déjà du livrer.
Je ne sais comment un couturier pourra sauver une nouvelle fois cette presque relique.
Après vingt cinq minutes d'homérique combat , Cubano fait mouche et trimballe au sol le corps désarticulé de Valencia.
On craint le pire, tout le monde accourt.
Dans un dernier effort, le petit homme essaie de se relever, mais son regard aussi limpide qu'un quai sous la brume traduit l'intensité du choc.
L'infirmerie sera la prochaine destination pour ce corps meurtri.
La corne n'a pas pénétré , mais le genou, l'épaule auront souffert.
Sous les applaudissements que Cesar entend peut-être dans ce demi coltard, l'ambulance évacue le torero.
Vic a ainsi voulu rendre hommage au courage du vénézuélien qui malgré un CV famélique n'a pas plié , n'a pas abdiqué.
La musique des Armagnacs pouvait lancer l'air de Valencia lors du tour d'honneur de la cuadrilla, l'oreille de l'amer succès en main.
Pour avoir assumé sa condition, pour avoir tenté sous la tourmente, de respecter les canons d'une passe Cesar Valencia s'est posé là comme un torero qui compte, et qu'il ne faut pas oublier dans le fin fond de l'escalafon.
Cubano lui avait rejoint le paradis des toros, ou bien est- ce un enfer?
Vic où ces telluriques rencontres sont appréciées, a trouvé un torero, Valencia une terre d'accueil en ramassant les lauriers d'un succès de poids. Ave Cesar!

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