jeudi 22 avril 2010

Comprendre...


Je ne suis pas un admirateur forcené d'El Cid. J'ai apprécié souvent sa façon intelligente et parfois artistique de toréer les victorinos. J'ai regretté, encore plus souvent, ses montées d'amertume et d'aigreur qui sont, je crois, l'aveu coléreux de ses limites.
Mais j'adhère sans réserve à l'attention bienveillante que Séville lui porte. Hier, après une bataille dangereuse, souvent incertaine, où le torero fit, tout à la fois, la démonstration de ses envies et de ses doutes, la Maestranza l'invita à un tour de piste d'encouragement, que d'aucuns taxeront de "généreux" pour ne pas dire "exagéré". Mais l'aficion de Séville bat à l'endroit du coeur et non de la raison. Et au moment d'apprécier la valeur d'un aficionado, Séville nous rappelle que "s'y connaître" en toros engage la tête et le coeur.
L'arène est le lieu des hautes valeurs humaines et savoir récompenser l'effort qu'un torero accomplit pour se hisser est parfois plus juste que de sanctionner ses difficultés à y parvenir... Et peut être un bon placement sur l'avenir: qui sait si la compréhension sévillanne n'aidera pas El Cid à retrouver les chemins heureux de son toreo.

3 commentaires:

  1. Bravo pour ce commentaire !! Je suis d'accord à 100 %

    Je préfère un torero qui se bagarre, qui donne tout ce qu'il a dans le ventre avec les moyens qui sont les siens, parfois au bord de la rupture, qu'un grand torero qui torée sous contrôle..

    Le cœur c'est l'engagement, la passion et forcément l'émotion derrière.. Olé

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  2. le cid si je comprends bien c'est l'antiponce alors olé la maestranza et tiens bon rodigue si tu as encore du coeur!

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  3. Cardinalité des regards...Cid meurt des regards des autres...Parce que seul compte le sien...au regard de ses maitres et non du public...Qui n'a pas vu l'expo "Picasso et ses maitres" ne peut comprendre la souffrance du Cid...Que choisir ? " le sitio y el compas que te ha pemitido existir o el sitio de sus maestros...Ser comercial o aguantar su destino...Como Ponce y Juli...Un temple en una relacion de 15 centimetros entre muleta y pitones - que te permite recuperarte entre dos pases o un temple de tres centimetros que te obliga a aceptar la embestida, en el sitio, cruzandote...
    Dilemme du courage et de la nécessité...Dilemme du Cid...
    Face à lui-même et à ses maitres...

    Pierre-Marie Meynadier(source facebook)

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