BAYONNE 1ère: le peon et l'épée

La condition de peon n'est pas toujours facile.
A observer Jose Ignacio Gonzalez se faire pourrir par Esau Fernandez pendant les cinq minutes où il essaya de descabeller son second adversaire, on ne peut en douter.
Toute la frustration du jeune homme qui voyait le succès s'envoler, se déversa sur son subalterne qui machoire serrée resta stoique sous la mitraille des remarques.
Impossible durant la ronde des capes de sortir la demie-épée du corps du dernier Pilar
Le pauvre se fit même courser par le toro qui retrouva l'energie du désespoir après un descabello raté de son matador.
Il faut dire que l'animal avait été laissé intact après les piques dont il subit par deux fois la piqure éclair.Ce fut une constante de l'après-midi.
Amateur de toros d'epouvante, de bravoure épique et de noblesse piquante passez votre chemin, car les El Pilar furent sans grande surprise faibles (invalide le 5ème), à la charge molle rectiligne et ne provoquant guère d'émotions.
Le meilleur tomba sur S Castella détendu et souriant qui récita joliment sa leçon (1 oreille) avant d'insister trop longuement à son second.
JM Manzanares a l'art de prolonger la passe que l'on croit finie en s'enroulant, pour un quart de tour supplémentaire autour de la ceinture,  la charge de son adversaire.Tout n'est que plastique chez ce garçon qui nous offrit les meilleurs moments de l'après-midi(1 oreille).L'invalide cinquième nous priva de quelques beaux moments supplémentaires.
E Fernandez est à revoir avec une autre adversité.Plein de volonté et d'entrega sa tauromachie est encore superficielle et trop peu croisée.Il donna le change néanmoins grâce à son évidente soif de triomphe que l'épée par deux fois l'empécha d'obtenir.
Tout ce petit monde repartit sous le soleil déclinant, dont la belle lumière avait su mettre en valeur l'altière élégance de Mr Manzanares.