jeudi 16 août 2012

Roquefort...aux hasards de la vocation

On ne peut aller à Roquefort par hasard.
Le spectateur , une fois acheté son billet pris sa place et ses aises, sait qu'il va voir du toro bien présenté, espère des étincelles aux piques et du combat de catégorie pour le reste.
Les perles de sueur glissent par avance sous l'astrakan des monteras et le feutre de castor du couvre-chef de piqueros, les professionnels connaissent la réputation du lieu, loin des amusements plagistes et balnéaires de quelques arènes à touristes.
Ainsi donc, les novillos de Fidel San Roman , Guardiola d'origine, sortirent physiquement tels qu'espérés.
2ème San Roman
Rétifs dès leur sortie, ils proposaient aux picadors, de se grandir lors de leurs rencontres.
Il y a bien longtemps sur leurs chevaux ces derniers étaient les vedettes de l'arène, il y a bien longtemps....
Un seul d'entre eux (Sanguesa) fut à la hauteur de cette réputation désormais usurpée.
Au cinquième, quatre rencontres (la dernière hampe retournée) pour un San Roman partant de plus en plus loin, pour le reste pas grande application et bien pire pas grand professionalisme malgré un nombre de contacts foisonnant.
Quelle influence au final sur le comportement des novillos (eux seuls l'ont su) mais sans douter une préjudiciable baisse de moral entre carioquas et prise et reprise de garde.
Néanmoins trois bestiaux au moins permettaient l'expression de son sacerdoce.
Avec ferveur et abnegation,les jeunes candidats au doctorat avaient de quoi confirmer leur aptitude à l'exercice futur du dur métier de torero.
Le frèle Emilio Huertas s'enveloppe en piste d'une douce mélancolie.Sans engagement aucun, toréant sans ressort ni transmission, il récite une leçon mal apprise, oubliant au passage que la main gauche n'est pas là que pour porter l'épée factice.
Son spleen finit par déteindre sur le public et ses adversaires pour un pas de deux triste et incolore
Emilio Huertas (saluts-silence)
Javier Jimenez, facies batailleur, mais petit pas de recul sur chaque passe de cape, et une tendance naturelle à ne jamais se croiser.On frôle la crise de nerfs au premier qui se lasse de ne pas être toréé et près des barrières ira se faire larder une dizaine de fois en permettant au jeune impétrant de visiter tous les recoins de la piste.Face au cinquième qui aurait pû servir de modèle à n'importe quel peintre taurin, la peur est là perceptible.Après l'épisode des piques, le novillo ressort très éprouvé, et seul un soyeux poignet aurait permis au San Roman de délivrer ses dernières charges.Un silence de cathédrale  cloture les débats, condescendance à peine bienveillante devant l'absence de talent et de pouvoirs du jeune homme.
Javier Jimenez (quelques sifflets-silence)
Rafael Cerro est un styliste.Et si cela ne lui ouvre pas encore la voie royale pour faire de matador de toros sa profession à temps plein, l'espoir est toujours là!
De la forme mais pas assez de fond face au noble troisième qu'il laissa charger à mi-hauteur pour un ouvrage saupoudré de détails flattant l'oeil et qui l'autorisa à faire un tour de piste.
Le sixième démoralisé par les piques se figea, Cerro tenta d'innombrables fois de le faire passer sans succès.A l'impossible nul n'est tenu!
Rafael Cerro (vuelta-silence)
Ce petit coin des Landes est exigeant, son public averti et au goût plus affirmé que dans bien des endroits.Ceux qui foulent le sable de cette arène devrait le savoir et se préparer en conséquence afin de ne pas venir pour y honorer un simple contrat de plus.
La réussite de l'apprentissage est à ce prix, faudrait-il que ces jeunes gens soient secondés par des gens de bonne compagnie ce qui n'est pas toujours le cas.Tout le monde ne s'appelle pas Otero Beltran.
 Jose l'ainé des Otero Beltran saluera, son cadet Angel aussi


 
 

2 commentaires:

  1. Les Fidel San Roman ont été décevants mais il est vrai que Huertas et Jimenez ont été particulièrement calamiteux. C'est hélas souvent le problème en novillada.
    Très belle prestation en revanche le matin du jeune Juanito qui a conquis tous les aficionados présent à la non piquée.

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  2. J'ai encore raté Velonero? Ostia, que mala suerte.

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