jeudi 6 juin 2013

Madrid II....sans bénéfice aucun!

13 heures, 29° déjà au thermomètre.
Devant Las Ventas, ça molassonne.
La taquilla continue de vendre quelques billets, la revente officielle attend le chaland et l'officieuse essaie de faire monter désespérément la sauce:"todas agotadas" qu'elles seraient les places!
Côté toros, la valse des camions de chez Valdefresno n'a pas permis de présenter 6 animaux du même fer. Pour une beneficencia, ça fait mauvais genre.
2 Victoriano del Rio sont invités pour le bal.
18h30: la foule des grands jours se pressent aux abords des arènes.Les vieux couples endimanchés croisent les belles madrilènes perchées sur des talons de trois mètres, accompagnés par quelques guapos gominés et encravatés.
Ca piaille, ça rit trop fort.Les odeurs de cigares âcres, prennent déjà le nez, la gorge.
Corrida de expectacion!! Comme souvent ce fut une corrida de decepcion!!!
Les toros furent sans jus, sans caste, sans...rien.
Padilla se nourrit de l'affectation du public.Accueilli chaleureusement il ne put ( mais le saurait-il?) rendre par une prestation de qualité la pareille.Et pourtant il s'appliqua notre cyclone.
Il ne peut s'empêcher de tomber rapidement dans l'effectiste.
L'adversité en berne lui apporta les circonstances atténuantes au prix d'une forte voltereta.
Les plus avertis s'agacèrent, l'immense majorité non.
Madrid et Morante , c'est "je t'aime moi non plus". Épiant le moindre de ses gestes, analysant la moue se dessinant sur son visage, le public s'impatiente autant qu'il s'enthousiasme.Avec passion ou par dépit, toutes les réactions s'exacerbent.
En retour le gominé de La Puebla cabotine dans l'échec laissant monter une belle bronca sans sourciller, prenant son temps pour faire du chasse-mouches sans rien tenter d'autre.
Quand il décide avant même l'accueil de son deuxième Valdefresno, assis sur l'estribo, de montrer à tous qu'on peut compter sur lui, ça chauffe à blanc dans les gradins.
Menton sur la poitrine , l'artiste nous gratifiera de quelques détails qui feront rugir la foule, non sans devoir batailler avec Rosco et sa bande du 7, qui démocratiquement le condamne sans jugement.
Lassé par un animal qui très rapidement s'éteint, l'andalou rend un vibrant hommage à Curro Romero épée à la main s'inspirant des plus belles fuites du pharaon pour conclure.
Sébastien Castella ne fut jamais vraiment là.Ni mal , ni bien s'adaptant à la piètre qualité du bétail en faisant le métier, il égrena ses passes avec autant d'enthousiasme qu'un chat en extérieur un jour de pluie.Et franchement on ne lui en voudra pas car à l'impossible, nul n'est tenu.
Au final c'est sur le parvis que j'eus ma plus belle émotion croisant un vieux monsieur bouffi, marchant à grand peine grâce à sa canne.Rafael de Paula était là , celui dont les véroniques feraient passer celles de Morante pour de simples ébauches.
Il s'évanouit doucement dans la nuit madrilène comme nos illusions déçues d'une journée sans grâce.

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