lundi 16 juin 2014

Istres...Un hymne à l'amour

Langoureusement Jose Miguel Arroyo fait passer et repasser Bravucon dans les plis de sa muleta.
Bravucon n'est pas beau, il est commode d'armures comme on dit pudiquement, il ne fait peur à personne et pourtant je m'en fous.
Chicuelo II entame l'hymne à l'amour, la pluie tombe, et je ne sens pas les gouttes.
"Le ciel bleu sur nous peut s´effondrer-Et la terre peut bien s´écrouler
Peu m´importe si tu m´aimes - Je me fous du monde entier
Tant qu´l´amour inond´ra mes matins -Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m´importent les problèmes-Mon amour puisque tu m´aimes"
Magie d'une rencontre émouvante dont je suis un des témoins.
La tauromachie n'est pas que sauvagerie et c'est tant mieux.
Indicible, indescriptible et pourtant cette envie de partager ce moment unique et éphémère.
Beauté, grâce, l'illusion que le parfait existe.
Joselito est revenu pour toujours.
Loin de mes souvenirs, il s'est ré - installé dans mon présent.
En ré - orchestrant le concerto d'Aranjuez pour une chanson d'amour guimauve, Richard Anthony ne se doutait pas que son morceau soulignerait de temps à autre, les inspirations de quelques grands artistes taurins.
Encore une fois dans cette après-midi pluvieuse, cette mélancolique mélodie bercera le battement de nos cœurs ouverts en grand, pour recevoir à flots continus ces mots d'amours , instants fragiles, que nous chuchotaient au creux de l'oreille toro et torero.
Nous touchions au sublime en pleine conscience, égoistes et heureux.
Dès la mort de Floron nous comprîmes que l'éternité ne dure parfois qu'un instant.
Joselito prit congés de nous ,une immense clameur le salua pour lui dire merci , au revoir ou adieu, peu nous importe puisque nous l'aimons!
Morante aime les arènes du Palio, Istres l'aime en retour.
Morante nous donna quelques passes en détails.
Quelques frissons, quelques picotements le long du bras , au bas du dos.
Plaisir fugace d'un baiser que l'on vole pour mieux apprécier un prochain rendez-vous.
Sourire et cigare en bouche, l'artiste savourait déjà son retour.
Cayetano Ortiz prenait l'alternative. Il fut digne et fit front.
Emouvant lors du brindis à son papa, il alla tenter d'exister en accueillant son second adversaire à genoux au toril.
Le toro lui passa par-dessus, comme un symbole de cette alternative de luxe un peu trop lourde à porter face à deux monstres sacrés. Le chemin est encore long pour une place au soleil!
Les impolis et irrespectueux qui vidèrent les gradins au moment de la sortie du sixième pour aller vite devant TF1 écouter les commentaires idiots de Christian Jean-Pierre s'extasiant faussement devant onze maillots bleus, lui jetèrent leur mépris à la figure et se chargèrent de manière si indélicate de le lui rappeler.

ISTRES-plus un billet-
4 Garcigrande 2 Domingo Hernandez
Joselito                        2 oreilles/2oreilles et la queue
Morante de la Puebla  Saluts/Oreille
Cayetano Ortiz (alt)    Oreille/Silence


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