mardi 10 juin 2014

VIC III....un homme parmi les bêtes

Pourquoi, oui pourquoi ne pas accorder cette seconde oreille de Cantinillo à Alberto Lamelas.
De temps à autre, il faut savoir oublier les critères techniques et laisser parler son cœur et son émotion.
Cela n'aurait rien changé à la carrière de ce modeste mais simplement formidablement remercier cet homme d'avoir su vaincre sa peur et ses démons pour tenter d'en dompter un autre.
Cantinillo semblait sortir d'une autre époque, celle où la sauvagerie et la férocité étaient les qualités premières d'un toro bravo.
Fuyant les capes, élisant domicile à la porte d'entrée jusqu'à vouloir en sauter la barrière, prenant six piques et à la dernière renversant cheval et cavalier comme un fétu de paille: un cauchemar ambulant!
Et pourtant après avoir chassé ce diable de son domicile Alberto le valeureux entreprit de lier quelques passes. Les deux premières de chaque série se faisaient tant bien que mal et les suivantes ressemblaient à s'y méprendre à de la roulette russe. À chaque passe l'ovation grandissait et tonitruait de plus belle.
On était alors bien loin des canons de la tauromachie moderne.
Être ou ne pas être ...rester là ou bien fuir le plus loin possible. Plus d'une fois au moment de citer  ce terrible adversaire, Lamelas a du se poser ses questions et pourtant offrant à tous son seul courage, a tenu bon jusqu'a se jeter pour enfoncer son épée jusqu'à la garde.
Un simple petit mouchoir de plus et tout aurait été parfait...mais non Mr le président et ses deux assesseurs sont restés secs et doctes! Tant pis pour eux!
Ce soir Alberto Lamelas peut se regarder dans une glace sans craindre la sanction de son regard et ce n'est pas un bout de cartilage de plus ou de moins qui lui fera baisser les yeux!!!!
Les héritiers de Dolores Aguirre peuvent être fiers aussi !!!
Terribles, hauts, lourds , armés , durs !!! De l'adrénaline à l'état pur qu'ils proposèrent de s'enfiler aux trois vaillants du jour.
Fernando Robleño garda l'estime de tous mais sans grande réussite.
Javier Castaño semble usé et dépassé tout comme le barnum à ses côtés qui moins en réussite ne masque plus ses insuffisances.Il passa à côté d'un possible succès pour ne pas avoir pu rester en place face à un demi diable qui se laissait guider.
De tout cela on ne s'en souvenait guère quand Alberto Lamelas entamait son deuxième tour de piste aux cris de to-re-ro, to-re-ro. C'était pourtant bien un homme qui s'était mis à nu devant le public . Nous étions semble t'il plus de 5000 à l'avoir compris 5000 moins trois personnes derrière un balconnet!!!

Vic
6 Dolores Aguirre
F Robleño.  Ovation-Silence
J Castaño.    Avis partagés- Sifflets
A Lamelas.  Saluts-Oreille



1 commentaire:

  1. Dommage aussi que le public vicois se gangrène et ne comprenne plus qu'un manso perdido est le cas typique où il faut "carioquer" et franchir les lignes, parce que ce Cantinillo aurait pu recevoir une ration de fer supplémentaire sans problème.
    Rehabi sort sous applaudissements et sifflets illustrant parfaitement la dérive du public vicois.

    Encore une fois, merci Madame Dolores pour ce que vous avez cultivé dans votre campo, puisse cette authenticité du toro de lidia perdurer sur ce qui fut votre joyau.

    Maxime

    RépondreSupprimer