dimanche 14 décembre 2014

Un soir à Sanlucar! Morante!

La nuit tombe sur Sanlucar.
Sourire aux lèvres, mal éclairé par les lumières publiques, Morante est promené sur les épaules des porteurs du coin.
Il fait encore chaud.
Tout à l'heure, face à un pourtant timide Zalduendo sans classe, l'homme de La Puebla nous a régalé.
Des passes pour le souvenir, les "oles" qui s'envolent dans le ciel sans nuage et du bonheur partagé .
L'hôtel et la douche ne sont pas loin. Ce soir l'artiste dormira chez lui.
La lumière dans le camion laisse filtrer les moments d'intimité naissant.
Aussi lentement que se dessine une de ses naturelles, le torero se laisse encore  porté dans l'habitacle.
Dans les yeux des derniers admirateurs desquels il va bientôt se soustraire, de la joie simple, de celle qui va mener jusqu'au bout de la nuit et permettre au bord de la Marisma de dessiner dans les bars avoisinant des faenas fantasmées.
Dans ces regards, de l'envie, inspirée par ce toreo unique de cet homme si fantasque, à la personnalité torturée et romanesque.
Décrié, honni par les uns, adulé par les autres Morante au fond s'en balance.
C'est déjà si compliqué d'être en paix avec lui-même!
Derrière cette vitre à l'éclairage sous-exposé, je prends quelques photos à la volée dans une précipitation inutile.
Tranquille, serein peut-être, Morante savoure et prend le temps.
Cette nuit là, je vais prendre aussi mon temps pour profiter du moment et garder en mémoire le souvenir de cette après-midi.
Alors que ce soir dans la cheminée, crépite le feu, loin des chaleurs estivales il m'en souvient.
Et si qui donne ne doit jamais s'en souvenir, qui reçoit ne doit jamais l'oublier!  

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