Derrière ce geste, tant de peine, tant de larmes…
Être torero…Endosser tout le poids d'un destin incertain, accepter de sentir à plein nez l'odeur âcre de la mort qui rode.
Sortir de sa condition d'homme et se dresser, libre samouraï, en combattant de l'inutile.
Visser sa montera et devenir un autre.
Ce matin, tôt, Emilio Elias Serrano Justo a appris le décès de son père.
Quelques heures plus tard , de bleu et or vêtu, Emilio de Justo matador de toros, s'apprête à défiler dans les arènes et défier des Victorino Martin.
De l'étoffe des héros?
Non, simplement un fils, douleur intime à fleur de peau portant un chagrin qu'il faut contenir.
Transcender cette épreuve et rester digne et fort.
Émouvante sera la prestation d'Emilio, porté par l'indicible, il ira au bout de son possible.
Devenu spectateur impudique de ce dialogue profondément intérieur, mon cœur se serre au fil des passes dont la beauté ne doit en ce jour que bien peu de choses à la technique.
La blessure est au rendez-vous…
Dans l'infirmerie, Emilio refuse tout intervention et puise dans ses dernières forces, les ressources nécessaires pour repartir au combat.
Quand Mocito finit par rendre les armes Emilio livide, visage creusé , regard dans les nuages, converse une dernière fois avec le ciel.
Il se laisse emporter et disparaît sous les acclamations de la foule bienveillante et bouleversée.
Le temps du deuil commence!
une merveille ce texte !merci MONSIEUR
RépondreSupprimerJ'ai assisté à ce moment d'une rare intensité, notamment au long brindis au ciel .....
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