vendredi 18 décembre 2020

The day after..


Rudesse d'un quotidien aux plaisirs absents!
Ne plus interagir socialement et pourtant, ne pas céder à la tentation d'un repli sur soi.
Gérer les paradoxes d'une vie sans joie mais à laquelle s'accroche l'espérance encore vacillante d'un retour à des moments heureux. 
Ah le jour d'après! Celui dont tout le monde rêve, celui de l'après-masque, de l'après gel , de l'après vaccin et d'un virus qui se meurt!
Assurément c'est une question de temps , de semaines ou de mois. 
A l'échelle de l'histoire du monde , rien , à celle de nos petites vies , une presque insoutenable période de ralenti.
Et pourtant , ce jour tant attendu , que va t'on bien en faire!
Retrouver confiance en l'autre , tendre la main, s'étreindre et enlacer sans peur et sans reproche.
De solitaire à solidaire , une seule lettre de différence mais une telle à montagne à gravir! 
Noel à six, réveillon à zéro... 
Mamie dans la cuisine, ha non pardon dans le salon mais masquée, gantée et si possible en visio-conférence!
C'est bien beau tout ça mais à force de pousser mémé dans les orties, nous allons tous l'avoir un peu rouge le derrière!
Tiens aujourd'hui, Séville 2021 remis aux calendes grecques...
La senteur des orangers sur les bords du Guadalquivir au milieu des sévillans en fête c'est pas pour demain encore!
Putain comment y croire à ce lendemain qui rechantera?
Un soleil qui s'écrase sur du béton surchauffé, rougissant les peaux à nu.
Les notes d'un paso qui se perdent dans le ciel soulignant le pas de deux tragique et sublime d'un homme et d'un toro.
Des milliers de voix qui communient à l'unisson d'un olé incandescent! 
Photo qui jaunit dans notre mémoire qui flanche, ou bien juste quelques mois à attendre?
Je veux bien y croire encore un peu mais ça urge les enfants! Parce que le père Noel il ne passe que le vingt cinq décembre et les miracles à part à Lourdes et encore , on n'en voit pas vraiment!
Alors je m'accroche aux annonces de futurs cartels, aux projets de corridas et de ferias à venir , aux sorties au campo,  pour espérer revivre des émotions dont je ne voudrais point m'affranchir. Je n'en peux plus de ces spectacles donnés à la télé devant trois pelés et un tondu qui, disciplinés , quadrillent , les quelques gradins disponibles.
D'un autre côté , s'entasser à beaucoup sur quelques mètres carrés c'est pas très "safe" et on ne sait pas encore si ça le redeviendra vraiment un jour.
Alors il nous faut attendre.
Attendre que les conditions sanitaires soient favorables , que les finances des professionnels permettent d'envisager d'organiser des spectacles , que celles du public soient compatibles avec le prix d'un billet.
La patience est une vertu désuète dans le monde d'internet qui pourtant voit enfin blanchir les cheveux de Curro et Paco Camino fêter ses quatre-vingts ans. 
Mon monde à moi se rabougrit un peu plus chaque jour
Avoir envie ne suffit plus et ce jour d'après , je le redoute autant que je le souhaite car la machine à force de trop d'arrêt est bien grippée et je finis par m'habituer au rien et au néant.
Ne pas céder à la tentation du découragement devient vital!
Au pied de ce mur de lamentations , de toute façon le choix devient restreint!
Rester debout , pour tenter de passer par dessus ou bien tomber vaincu par plus fort que soi.
En torero , prendre sa muleta et l'air de rien dans une délicate coercition, réduire la fureur de la charge brutale de cinq cents kilos de bestiole à poils et cornes puis armes en main la terrasser d'une main sûre.
Comme quoi finalement, avec ou sans métaphore la tauromachie a peut-être encore un avenir! 

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