samedi 8 août 2009

Tel qu'en lui-même et pourtant...


Ça y est, il est passé!
Comme le Tour de France, comme l'encierro pamplonais! On les attend des heures et en quelques secondes tout est déjà fini! La comète continue sa route et on pense déjà à se remettre sur son passage pour croiser à nouveau son voyage.
Dans le cas de J.T., cela est d'autant plus vrai qu'il poursuit, devant les toros, une quête qui lui est propre, à laquelle nous sommes conviés mais qui ne dépend ni de nos envies ni de nos avis. Cette histoire entre lui et le toro a besoin de notre seule présence physique (rejet formel des caméras de la télévision), de notre regard.
C'est, cependant, en ce sens, que la tauromachie de J.T. prend une dimension théâtrale: non par ses effets ou, pire, ses faux semblants, mais par le fait qu'elle est destinée. Elle ne se clôt pas sur elle-même mais s'ouvre à nos regards et nous concerne. J.T. ne s'adresse pas à lui-même, dans une sorte d'introspection narcissique, mais à nous, aux hommes, à l'Homme. Il en résulte une oeuvre d'art qui devient notre affaire.
Cela, bien entendu, ne relève pas d'un projet réfléchi ou prémédité. Pas de message chez lui à délivrer. Un acte.
Si le sorteo ne lui a pas permis de pousser le contre-ut, nous avons retrouvé entier le mystère Tomas: ce rapport d'aimantation entre lui et le toro. Relation exclusive, quasi hypnotique. Une densité de chaque instant reposant sur une intériorité intransigeante, le rejet de l'effet attendu...
Mais, pour tout dire, il m'a semblé percevoir chez lui, par instant, quelques signes de lassitude. Était-ce dû aux circonstances du jour? À la froideur d'un public très Sud-Ouest (du type: "Montre-nous un peu de quoi tu es capable")? Aux toros peu propices au succès? Ou tout simplement, au manque d'envie? Par moment, je le sentais (pure imagination...) nostalgique d'Estepona, du soleil, de la pêche au thon et du club de foot... Est-ce le désir d'une nouvelle retraite qui commence à poindre?
Réponse à la fin de la saison...

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