mardi 15 septembre 2009

A la recherche du toro blanc


Que va t'on chercher dans une arène, pourquoi aime t'on aime t'on la corrida? Vastes questions auxquelles il est si difficile de répondre.
Triomphe de l'intelligence sur la violence, la force et la fureur, chimère d'une vie éternelle se déjouant sans cesse de la mort?Je ne sais toujours pas.
Pourquoi se poser tant de questions?
Et puis me revient en mémoire l'arrastre du dernier toro de Valdefresno dans les arènes de Bayonne .
Pendant que les mules tiraient cet animal pour se faire dépecer en coulisses, une reflexion me taraudait: de quel droit siffle t'on ce toro, qui sommes nous pour juger si le sacrifié était digne du sacrifice?
Nous avons bon dos de ne réagir que par rapport à de "fumeux" critères de bravoure, de noblesse Nous oublions un peu facilement que malgré notre façon de magnifier sa vie et sa fin, l'animal n'a pas choisi d'être là.
Alors s'il exprime de la couardise ou s'il révèle être un piètre athlète ce n'est après tout pas une faute délibérée.Alors pourquoi siffler?
La mort est au bout du combat imposé et nous l'occultons me semble t'il un peu trop en la dématérialisant au final: en quelque sorte une mort conceptuelle.
La réalité nous rattrappe souvent quand la vie des hommes en piste est en danger quand la corne rencontre la chair.
Moi ça m'a rattrappé un jour de septembre à Barcelone quand Jose Tomas s'est mis dans la tête de laisser la vie sauve à Idilico.
Depuis lancinante, insidieuse revient la question: pourquoi cette mort inéluctable?Qu'est ce qui la justifie?
Et pourtant aucun dégoût mais l'émotion qui s'effiloche.
Ce défilé continuel de toros décastés amplifie mon questionnement me jetant à la figure la réalité des motivations du mundillo taurin.L'inflation galopante du nombre de corridas a poussé à la "surproduction" et les ganaderos apprentis sorciers ont fini par faire n'importe quoi.Résultat:plus rien ne va! Le toro est de plus en plus réduit à un simple matériau et cela me met mal à l'aise.Alors quand en plus les vedettes de la toreria s'y mettent et nous enfument avec leurs faenas standardisés, leurs trucs et astuces pour faire croire que...je perd pied.
Les charlotades de Las Vegas amplifient ce malaise car elle font que surfer sur la nauséabonde évolution de la fiesta.
Il faut que j'aille voir si le toro blanc des arenes de Bayonne est toujours solide car mon aficion s'effrite et j'ai besoin de me reprendre.

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