dimanche 27 février 2011

Vue joyeuse

25 février, Puerta Del Sol il est 20 heures, 16 degrés au thermomètre
Les orchestres de rue jouent les uns sur les autres, une population bigarrée s’entrechoque joyeusement les épaules, les terrasses des cafés sont pleines, Madrid dans toute sa splendeur....
La plaza Santa Ana en ce 26 février résonne du bruit des verres qui etanchent la soif des clients.de celui des fourchettes qui s'escriment à vider les assiettes pleines de tapas.
La célèbre Cidreria Alemana est bourrée jusqu'à la gueule mais pas de tête taurine connue un tant soit peu dans ce lieu fréquenté par Hemingway naguère, mauvais présage?
Après avoir englouti quelques gambas et calamares, direction Vista Alegre. Le métro qui nous y amène est bondé, par des supporters des colchoneros de l'Atletico qui jouent ce soir à Calderon.
Sortie du métro, quelques hectomètres plus loin , l'arène de Vista Alegre.
L'arène? Un bunker de béton au milieu des immeubles du quartier.
Pas très Alegre la Vista!
La lumière jaunâtre qui irradie l'ensemble teinte le sable d'une singulère atmosphère.Plus fait pour le basket que pour la tauromachie cet endroit...
Avec le paseo et les premières notes d'un paso doble taurin, le décor est oublié pour faire place à l'espoir qui préside avant chaque course.
Les Garcigrande n'ont de "grandes" que le patronyme et le jeu qu'ils offrirent tout au long de l'après-midi fut de ceux qui ne provoque qu'une doucereuse émotion.
Et c'est bien dommage car le Juli est revenu tel qu'en lui même, d'un professionnalisme sans faille et d'une quiètude mâtinée de quelques arrondis que sa campagne sud-américaine lui a laissé en héritage.Ses puissantes et longues naturelles sont toujours aux rendez-vous et bien que ne goutant que modérément le toreo circulaire, son numéro de funambule dans une quinzaine de passes servies dans vingt centimètres carrés fut le sommet de son après-midi.Deux "Julipienazos" et chaque adversaire repart avec un appendice auriculaire en moins.
Talavante m'est apparu plus solide dans sa tauromachie que ces derniers temps du moins à son premier.
Là aussi Mexique et Colombie ont influencé le répertoire du jeune homme avec comme point d'orgue une Arrucina passe alambiquée avec cite inversé qui part derrière le dos, et que je n'avais plus vue depuis que le fils de son créateur Manolo Arruza l'ait servie dans les arènes de Bayonne en 76 (ça ne nous rajeunit pas tout ça!).
Et que je te fais passer le toro à droite, à gauche , par en dessous , par en dessus le tout sans salir mon beau costume blanc et argent, un vrai miracle!Une grosse estocade engagée et efficace lui fait couper les deux oreilles.Que s'est-il passé à son second?J'ai déjà oublié!
Le Manzanares revenait d'une longue absence à la suite de sa blessure de septembre dernier.Il a passé l'hiver en Europe à récupérer , cela s'est vu.
Malgré l'oreille qu'il coupa à chacun de ses toros, il est apparu incertain, manquant de sitio.Il ne trouva le rythme et ne se centra qu'à ses deux dernières séries de l'après-midi.
Pour le reste laissant le plus souvent un boulevard entre lui et son adversaire , il passa son répertoire en composant la figure une fois l'animal passé.
Le très, très gentil public était venu pour profiter de tout, et même cette tauromachie industrielle lui plut.
19h47 , il est temps de reprendre le métro qui nous laissera du côté de Gran Via et de son animation permanente.C'est quand même sympa. Madrid!

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