Les Pipas

Il est 17 heures 30, rien dans le ventre depuis 9 heures ce matin.La course dans moins de trente minutes : pas le temps de trouver un quelconque bocadillo, à deux pas de la Maestranza, sur un étal des pipas...
Allez tant pis pour la ligne (le combat est perdu depuis longtemps) , trois paquets pour un euro!
Trop faim et j'ai beau être à Seville , dans une arène mythique où je ne mets les pieds que pour la deuxième fois , je continue à picorer machinalement ces petites graines en regardant distraitement après le paseo le triste ballet des trois premiers toros de la Dehesilla qui n'ont que peu de choses à offrir aux toreros qui leur sont opposés.
Le style de David Mora même s'il torée un peu top cassé en deux, la puerta gayola d'Esau Fernandez me font arrêter quelques instants la mastication mais comme les sévillans je m'ennuie.Un petit vent frais gêne les acteurs et raffraîchit un peu trop l'atmosphère.
Au 4ème plus comestible Ivan Fandino donne de la droite les meilleures séries de l'après-midi qui lui vale pendant quelques instants d'écouter la musique, une fin cahotique limite son succès.J'ai rangé mes graines de tournesol.
Avec le 5ème, la cape du grand David est digne du lieu et provoque les olés.
Le brindis au public ne précédera qu'un long soupir de désappointement le Dehesilla se dégonflant comme un ballon de baudruche.
Pour terminer nouvelle accueil à portes ouvertes du jeune Fernandez et puis rideau...je profite de la beauté de l'arène , de la musique qui se met à jouer dans un élan de chauvinisme car rien de ce que fait le torero ne mérite cet honneur, et badaboum mes yeux retombent sur ce paquet de pipas entrouvert et je m'enfile quelques grammes de gras saturé.
Plus de toreros que de toros, demain sera un autre jour, en attendant direction un bar à tapas près de la Giralda pour un repas qui sera bien meilleur que ces petites bombinettes caloriques qui vont désormais rester à l'hôtel!