lundi 6 août 2012

Bayonne ...un soleil sous la pluie

Gris plombé, le ciel charrie de lourds nuages qui déversent une pluie soutenue depuis trois heures.
Ca discute, ca tergiverse dans les coursives..De fil en aiguille et devant l'impossibilité de reporter à une date ultérieure l'affiche du jour, profitant d'une fenêtre météo presque favorable pour les quelques heures à venir, le paseo est maintenu.
Les toreros vont et viennent dans la chappelle pour échapper à la foule.
Je me retrouve quasiment nez à nez avec Padilla.
Vieilli, rigide et brutal son regard cassé porte en lui tant de souffrances et de combats livrés que mon coeur se serre.
Je pense en ce moment à celles et ceux que j'ai connus et aimés qui ont lutté anonymes et pourtant pas moins admirables mais vaincus s'en sont allés.
C'est aussi pour eux que je me suis levé et que j'ai applaudi le salut du flibustier de l'arène que Lachepaillet a exigé.
Dans ce costume un corps cassé mais un corps debout, un coeur vaillant.
La tauromachie c'est aussi la vie!
La corrida? Tirée vers le bas par des Alcurrucen globalement de peu de caractère.
JJ Padilla (saluts-saluts) toréa tranquillement le premier dont il prit rapidement la mesure.Bien acueilli par véroniques , des piques sans histoire,  l'enthousiasme monta crescendo avec les banderilles et le public était en joie de voir Padilla dominer gentiment son sujet.Mauvaise conclusion épéée en main.Au quatrième de très court voyage, Padilla n'eut guère de possibilité de briller.
J'ai déjà tout oublié du 1er combat de Juan Bautista (saluts-saluts) aussi fade que son adversaire.Un léger mieux au cinquième avec la main gauche après une oeuvre droitière tendance nouveau centre, sans guère de convictions.Bayonne semblait prête à lui donner une oreille mais les estocades finales en decidèrent autrement.
Daniel Luque(2 oreilles-ovation) eut le bon goût de s'accorder avec Bandurrio qui présenta surtout des qualités de noblesse et sut boire avec envie le leurre proposé.Comme Luque sait être styliste, il nous proposa un exercice très agréable à l'oeil, où temple et harmonie firent bon ménage .Une entière décisive et c'est avec deux oreilles en moins que l'Alcurrucen fut honoré d'une vuelta posthume  demandée avec force par le public pour ce noblissime animal(qui ne prit pourtant qu'une vraie pique).
Au dernier , faena de très jolis détails à un animal éteint.
C'est avec plaisir que durant ces faenas j'ai retrouvé les silences de Lachepaillet, si impressionnants, chargés qu'ils sont du désir d'être séduit et du plaisir à venir de succomber.
21 heures sonnaient, il était temps de regagner son chez soi et de vider les gradins qui malgré ce crachin d'automne s'étaient remplis aux 2/3.

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