mardi 30 juillet 2013

Orthez corrida...un équilibre instable

L'équilibre d'un spectacle taurin tient à un fil.
Les soirées d'hiver à cogiter,à élaborer un programme ne représentent plus grand chose sur le coup des dix huit heures.
Plus rien ne vous appartient, pas plus la volonté ou le pouvoir des hommes en piste et encore moins la condition des animaux qui déboulent sur le sable.
C'est sur ce fil du rasoir que les organisateurs orthéziens sont venus se casser le nez.
Sur le papier les Raso de Portillo qui font le délice depuis plusieurs temporadas en novillada à Parentis promettaient.
Histoire de plumage et de ramage , les toros bien présentés mais sans excès une fois la promenade de désengourdissement effectuée, ne furent point à la hauteur des espoirs placés en eux.
Aucun combattant véritable parmi eux, ni bravoure ni couardise.
Ni véritablement nobles, ni vraiment compliqués et complexes(le 5ème peut-être?), des animaux qui manquent d'épices. 
Une fadeur partagée par la piétaille.
Fernando Robleño  tout heureux de ne pas devoir une fois encore guerroyer, a déroulé tranquille ce qu'il sait faire. Tauromachie doucereuse qui s'est adaptée aux molles avancées de ses opposants.
Quelques poses, des passes à composition photographique mais d'étincelles point!
Agréable à regarder mais sitôt vues, sitôt oubliées les faenas de Fernando et comme épée en main il est devenu un exécuteur des basses besognes , seules quelques ovations récompensèrent les œuvres du maître.
Morenito de Aranda a déçu. Sans grande envie, il se fit balader par un Raso qui cherchait la porte du toril. Incapable de garder à sa portée le fuyard , on en vint presque regretter le vieux Ponce qui n'a pas son pareil pour dans un mouchoir en querencia vous lier une faena à ce genre d'animal. Mais Orthez et Ponce ça sonne aussi faux que Jean Louis Aubert un soir d'angine.
Il se peut que le 5ème ne fut point un enfant de cœur. Encore aurait-il fallu qu'on puisse s'en rendre compte. Deux passes à peine et son sort était scellé. Il faut dire que la veille, il fallut plus d'une heure pour que les cuadrillas acceptent que l'animal sorte en piste. Condamné d'avance? Les esprits chagrins pourraient le penser, les autres laisseront le bénéfice du doute. 
Oliva Soto nous l'a joué Annie Cordy bonne du curé.
"J'voudrais bien mais j'peux point" nous a t'il fredonné toute l'après-midi.
Incapable de faire une passe un tant soit peu engagée, avec sa tauromachie télescopique qui se veut d'essence andalouse, sans toro sur roulettes, difficile pour le brun ténébreux d'exister. Fausse bonne idée ou erreur de casting,  Soto jura mais un peu tard que l'on ne l'y reprendrait plus.
La pluie pouvait bien se mettre à tomber une fois le dernier toro emporté, elle ne balayerait pas l'impression d'une après-midi où pas grand chose a tourné dans le bon sens et pourtant j'ai beau regarder à nouveau le cartel, il avait belle gueule, non?

4 commentaires:

  1. La dernière sortie des Raso à Parentis en avait été extrêmement décevante (la course du lancé de Ricard).

    JPc

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  2. Pourquoi pas tous les autres commentaires, mais pourquoi "les organisateurs orthéziens sont venus se casser le nez."?
    Fut-ce une journée indigne ou calamiteuse? Y eut-il matière à scandale?
    Ne faudrait pas admettre, là comme ailleurs que le triomphe est (et doit) rester exceptionnel?
    Cordialement

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    1. Ni indignité, ni scandale bien entendu
      mais malgré tout le soin qui a été mis à monter cette course (et je maintiens que ce cartel avait de la gueule)le résultat est décevant.
      Par les toros tout d'abord, mais en la matière il est bien difficile de faire un coup sûr à chaque fois, mais aussi par les toreros. Robleño a rempli honnêtement son contrat(sauf à la mort)mais m'a semblé être en roue quelque peu libre. Morenito s'est moqué du monde autant à son second (mais parait-il il était criminel dont acte!) mais aussi à son premier où il ne m'a pas semblé mettre toute l'application nécessaire pour toréer au mieux son Raso. Quant à Oliva Soto, de toute évidence le coup de poker n'a pas marché et après-coup on peut toujours se dire qu'il n'était pas à sa place (comme Paulita l'an dernier).C'est en cela que le nez s'est cassé sur ce fil invisible du rasoir et que les réflexions de l'hiver seront encore plus complexes que les années précédentes pour trouver l'équilibre entre toros qui doivent rester dans la ligne éditoriale d'Orthez et toreros qui ont suffisamment de bagages mais pas assez de contrats pour venir en Béarn avec l'intention de marquer le coup et triompher; triomphe dont le Pesqué aurait bien besoin pour attirer encore plus les regards car s'il doit rester exceptionnel il faut bien qu'il surgisse de temps à autre pour valider le travail entrepris
      Philippe LATOUR

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  3. Sur la vignette, avant que le nez casse, le cigare va exploser.

    JPc

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