mercredi 4 juin 2014

L'autre



Quelques dizaines de spectateurs pour témoins , une fraîche journée de printemps.
En face un toro de six ans qui ne sait pas que son avenir est au bout du combat.
Et pourtant comme tant d'autres avec l'illusion qu'un jour peut-être , même dans un bled du fin fond des langueurs tauromaches, le train repartira deux toreros s'escriment face à cet animal qui prendra la direction de l'abattoir au final.
Chacun son style, chacun sa manière, mais dans la tête les mêmes  questions sûrement.
Pourquoi être condamné à l'anonymat d'un tentadero quand d'autres ont l'occasion même fugace de pouvoir défiler dans une arène leur nom encré en noir sur une affiche.
Et pendant que le corps d'exprime, le cerveau est en ébullition...
"Qu'a t'il que je n'ai pas? Que fait-il que je ne fais pas ? Que sait-il que ne sais pas?
Est-il plus doux, plus courageux, plus séducteur?
Pourquoi lui et pas moi?
Il vit mon rêve et je me contente des miettes, mais au fond n'y ai je pas aussi droit que lui?
Les cartels se font, mon nom ne s'écrit pas."
À l'heure où la temporada prend son rythme combien d'yeux fatigués regardent sans espoir l'écran de leur téléphone?
Question de rencontres et d'opportunités pour certains, de courage et de talents certainement pour d'autres.
Mais même en jeans baskets, costume de lumières fané rien ne pourra les empêcher d'y croire toujours un peu.
Alors messieurs , respect pour cela..respect pour vous et votre passion et même si votre nom ne s'imprime pas , ne s'imprime plus sur les affiches.
Torero vous êtes , torero vous serez toujours!

3 commentaires:

  1. Bravo, trés touchant Merci pour eux bison futé

    RépondreSupprimer
  2. Un des plus beaux textes que tu nous aies rédigé. Bravo!!!

    Don Diego de la Vega

    RépondreSupprimer