lundi 4 août 2014

Azpeitia : les cheveux de Jose Ignacio

Aimable bourgade du nord du pays basque,  Azpeitia le temps de 3 jours ouvre ses arènes aux joutes taurines pour fêter la San Ignacio. Les toros y sont énormes, le public basque aimable et les renforts français dans les gradins nombreux.
Les corridas s'y déroulent sous l'oeil haut perché des novices et de leurs supérieures du couvent voisin, qui se relayent dans l'encadrement des hautes fenêtres pour jeter un œil diverti et qui sait averti, sur ce qu'il se passe dans la piste de la petite et sympathique arène du coin.
On y parle basque , espagnol, et français ce qui tombe bien mes rudiments dans la langue de Cervantes ne me permettant pas de tenir conversation.
Au détour d'une rencontre de circonstance Martine, une bayonnaise, me vantait le charme de Jose Ignacio Sanchez représentant de Pedraza de Yeltes avec qui elle venait de dialoguer.
Encore toute émoustillée elle me parlait de ses yeux et de son beau sourire, de ses cheveux teintés avec ce qu'il faut de blanc pour plaire aux dames de tous âges.
Les Pedraza sont à l'image de Jose Ignacio.
Séduisants , de la présence, un je ne sais quoi de classe canaille en piste et suffisamment de caste pour défendre leur peau avec un certain panache mais...
Oui mais, il y a un quelque chose qui retient mon enthousiasme.
La puissance est une vertu si elle s'accompagne de la bravoure. Et si il faut en convenir ce n'est pas à Azpeitia qu'il faut venir pour un voir une lidia sans faille, les Pedraza donnent beaucoup d'entrée de pique (longue ici pour la plupart du temps) avant de ressortir la langue pendante pour dans le dernier tiers, offrir avec irrégularité leurs charges mufle tantôt en bas , tantôt en haut.
Le 1(un vrai train au regard du gabarit xxs d'Aguilar) Resistidor et, le 5 Brigadier se démarquèrent nettement néanmoins.
Alberto Aguilar a besoin cette année de ce genre d'animal qui charge et recharge avec vigueur, pour masquer les défauts de son toreo augmentés d'une méforme latente en cette temporada.
De fait malgré des placements aléatoires, l'émotion étreint Azpeitia de voir le petit madrilène mettre toute son énergie pour tenter de canaliser sans fuir le Pedraza qui lui rappela qu'une pique supplémentaire n'aurait pas été inutile.Une estocade à la désespérée et l'oreille de la vaillance tombe.
Avec le 5 qui démontra du poder secouant le piquero de Juan Del Alamo (pourquoi pas une 3ème pique pour juger de son vrai tempérament?), sa charge vibrante tomba sur une muleta puissante du salamanquais qui démontra une nouvelle fois qu'il n'est plus très loin du haut du panier.
Dommage qu'il soit fâché avec l'épée! Une seule oreille et vuelta pour le toro.
Jiménez Fortes porte sur son visage une mélancolie qu'il transporte avec lui dans son toreo vertical.
Interminables sont ses faenas et quand sonna l'avis au dernier , le jeune homme n'avait pas encore pris l'épée et c'est sans s'énerver outre mesure qu'il entendit sonner les trois avis après des échecs répétés au descabello.
La pluie qui tombait depuis un moment finit par s'arrêter permettant aux siffleurs de libérer leurs poumons....cela faisait longtemps que les sœurs avaient fermé leurs fenêtres pour aller faire une petite prière.

Azpeita 3/4 d'arènes
6 Pedraza de Yeltes
A Aguilar               Oreille/Saluts
J del Alamo            Saluts/Oreille
S Jiménez Fortes    Silence/Sifflets (3 avis)

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