jeudi 12 mars 2015

Olivenza...comme un enfant

Quand j'étais môme, je rêvais d'être torero pas d'être un toro.
Devenu adulte , j'ai su que je ne serai jamais torero et la force brute et sauvage du toro m'a bien plus fasciné.
C'est pourtant pour retrouver un peu ce rêve de gosse que j'ai décidé d'aller à Olivenza.
Du soleil, une arène remplie d'un public qui t'admire , prêt à s'enthousiasmer au rythme d'un olé de fêtes, des toros conciliants et une présidence généreuse qui aime à donner du triomphe chaque jour en faisant tomber les mouchoirs ; c'est ça la "feria del toro" (du toro?) du coin.
Qu'il est bon de siroter un petit verre sur la plaza de España avant d'intégrer la foule impatiente.
Parce que oui , à Olivenza "no hay billetes" oblige et , accession façon labyrinthe à tes places tu  t'enquilles une file interminable pour pouvoir pénétrer dans l'arène.
En la cola , ça parle portugais, espagnol et français un vrai tour de l'Europe du sud!
Et quand s'ébroue le paseo , l'inconfort des gradins martyrise déjà les parties charnues sur lesquelles ton corps repose tout entier. Et pourtant le temps passe agréablement.
Je ne sais si c'est très politiquement correct ça, de passer un moment agréable en corrida.
Ca manque d'angoisse, de violence et de peurs intimes mais de temps à autre, j'en ai besoin de cette forme de légèreté très toreriste et il faut savoir jeter un voile pudique voire hypocrite sur les toros pour apprécier le spectacle..
Présentation et comportement (seule la noblesse des novillos d'El Freixo est à sauver) sont ceux des jours où les vedettes de la toreria sont au programme.
A ce bémol (d'importance) près, ces deux jours permirent de connaître quelques petits bonheurs.
Le toreo de Talavante, fluide et inventif rallia l'ensemble des suffrages jusqu'à faire pêter les plombs des éclairages et le laisser en triomphe sortir dans la pénombre.
Le capote toujours inspiré de Morante illumina et éclaboussa de sa classe la nuit tombante d'Extrémadure.
Véritable coup de cœur: la classe de Pablo Aguado et son relâchement!
Dans la nuit d'Olivenza , au moment de repartir vers mon chez moi, même si le brutal et l'épais c'est pas mal côté toros, c'est avec quand même quelques jolis souvenirs dans la besace que je pris le volant!

1 commentaire: