lundi 11 mai 2015

Madrid....elle m'énerve!

Boudiou, qu'elle m'a agacée ma voisine de tendido.
Elle n'a rien trouvé à son goût....
Elle n'a rien dit sur les toros (et pourtant..) mais son exigence avec les toreros ferait passer un leader du 7 pour un agneau.
Elle se croyait au Corte Ingles en pleines rebajas, rendez vous compte deux oreilles sont tombées du palco!
Pour elle , aucune satisfaction, rien de rien....pas un applaudissement.
Faut dire qu'elle a les mains souvent occupées la señora : deux bocadillos, quatre cervezitas, et cinq ou six cigarettes en deux heures.
Je lui aurais bien fait bouffer son paquet de clopes à la dame....car en ce jour il y eut bien plus de toreros que de toros.
Si les Valdefresno (et le sobrero d'El Risco) restèrent toréables, on le doit essentiellement à l'envie démontrée par E de Mora et Morenito de Aranda.
La mansedumbre des huit toros du jour ne se  démentit jamais (pour le Revesado il fut tellement faible qu'il n'eut pas même pas le goût d'être manso) et leur attirance pour la porte du toril ou l'ombre rassurante des barrières fut constante.
Eugenio de Mora cheval déjà presque sur le retour, la quarantaine, une carrière déclinante aurait pu ranger les gaules sans qu'on lui en veuille vraiment.
Et pourtant , il démontra une envie de novillero....il fallait le voir courir comme un dératé après le galop fuyant des Valdefresno et débuter à genoux sa seconde entame de faena.
C'est pourtant par sa technique et sa capacité à construire qu'il gagna l'estime du public, et comme quelques inspirations donnèrent un certain chic à son travail , il alla glaner une oreille qu'il promena avec le sourire de celui qui sait qu'il y a aura de quoi améliorer l'ordinaire en cette temporada.
S'il y en a un pour qui le téléphone va sonner c'est bien le petit brun d'Aranda del Duero.
Sûr de sa tauromachie, volontaire, Morenito emporta l'adhésion tout au long de deux faenas pleines de quiétude et de bon goût, dominant ses adversaires pourtant sans grande race, et devant pour le premier lui servir les passes à deux mètres du toril où il avait élu définitivement domicile.
Oreille légitime au cinquième un réserve aux cornes immenses, promenée dans une vuelta sereine accompagné dans ses pas, par Carlos Aranda et David Adalid, qui se firent remarquer lors de la lidia de cet animal.
Arturo Saldivar ce mexicain toujours aussi peu basané, se fit lui remarquer au capote par la variété de ses quites au coefficient de "spectacularité" certain. Ce fut à peu près tout, la qualité toute relative des toros qui lui furent opposés et un office bien moindre que ses compagnons de cartel rendirent ses tentatives d'exister plutôt vaines.
Il était presque vingt deux heures à la pendule quand sous les applaudissements (enfin moins ceux de ma voisine)  et l'ovation unanime, sous l'éclairage déficient des néons dont certains s'étaient mis en rade nous nous quittèrent....


2 commentaires:

  1. Encore un très beau texte !!! Le voisinage dans les arènes peut être parfois compliqué... Et encore merci de nous faire vivre un petit bout de la San Isidro !!

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  2. Bravo pour ces belles resenas qui tiennent compte du cadre humain si particulier, même si très dévalorisé en matière taurine de las Ventas.

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