Toréer le silence, pesant compagnon de l'avant.
Vaincre ses chimères dans un geste ample et sûr , appuyer ses effets pour mieux se rassurer.
Se jouer de l'ombre et du soleil qui bataillent, joyeusement, par delà la fenêtre.
Croiser encore et encore le miroir pour vérifier chaque détail.
Se glisser dans cette armure d'or et de tissu, dérisoire et illusoire rempart que l'on souhaiterait pourtant qu'il soit infrangible.
Dans cette vaste chambre , la lumière qui s'engouffre vient caresser des images pieuses de vierges éplorées et de saints protecteurs, qu'une main plus si sûre effleure de temps à autre.
Croire un instant maitriser son destin, et souhaiter qu'au petit matin , la chance au creux d'un papier à cigarette fut de son côté.
Il n' y a même pas une heure , sweat à capuches sur pantalon de toile, un jeune homme se dégourdissait les jambes, un post-ado comme il y en a tant allait et venait dans le quartier Saint-Esprit.
Saint Esprit? En voilà un beau nom quand il s'agit de mettre tous les atouts de son côté au moment de partir toréer.
Bientôt sous les feux de la rampe, ceint du poids des responsabilités à porter, c'est un presqu'adulte qui se recueille une dernière fois avant de quitter le douillet confort en trompe-l'oeil de cette pièce.
Rompre le silence…
Prendre le temps de parler à nouveau, puis partir fier, et regard droit!
Pablo Paez - Bayonne 01/09/2018
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