dimanche 13 janvier 2019

Encore et toujours

Mes vieilles VHS taurines dorment dans un coin d'un placard depuis bien longtemps.La poussière est devenue une compagne envahissante mauvaise pour leur santé.
Alors il y a quelques jours , pour combler le désoeuvrement volontaire d'une journée de congés, dans un élan nostalgique que provoquait l'année qui tirait à sa fin, j'ai ressorti le magnétoscope des familles pour redonner vie à quelques trésors enfouis.
Voir ou revoir Curro, Paula , Antoñete,… toreros fantasques et baroques, fragiles, pour le pire ou le meilleur, mais sans fadeur aucune.
Sans basculer dans un romantisme fiévreux et délicieusement passéiste, il y a un je ne sais quoi de troublant de penser que ces toreros aujourd'hui n'auraient que peu de chances de s'exprimer.
La tauromachie a évolué avec son temps, les arènes ont du mal à se remplir et quel organisateur aujourd'hui prendrait le risque de pétards majuscules en programmant de tels phénomènes?
Si les vedettes de l'escalafon privilégient le medio toro pour aller prendre la monnaie sans prendre de risques excessifs, les empresas de plus en plus privilégient le medio torero celui avec qui on limitera le risque de la moindre incurie.
Il y a cinquante ans , le peuple avait faim de vivre, à la recherche d'émotions vraies.
La télévision avait deux chaines , et internet n'était sûrement qu'un concept à qui des esprits brillants et nébuleux essayaient de donner vie.
Notre époque est à l'envie et non plus au désir, le besoin naturel étouffe au nom du toujours plus et de l'illimité.
Le blasement comme principal viatique, notre monde ne prend plus le temps de vivre avide de sensations fortes immédiates d'où l'échec doit être banni… une dictature de l'excellence, servie par l'alibi de la nécessaire satisfaction de tous!
Paula aujourd'hui ne trouverait peut-être, plus un contrat même chez lui à à Jerez...trop fragile, trop gitan , trop peureux , pas assez bancable et surtout pas assez fiable et tellement inconstant. Peu importe qu'il puisse tracer sur le sable des véroniques, oeuvres fugaces et éternelles, quêtant un idéal où gloire et argent, n'étaient que de peu d'importance.
Une temporada qui recommence, c'est de l'espoir teinté de douce mélancolie … y croire encore et toujours, un lien indéfectible unissant la mémoire au lendemain et accepter sans fard que le triomphe et l'extraordinaire sont rares par nature.
Dépasser l'entre-soi, refuser les chapelles en respectant les différences, transmettre les émotions bien plus que les livres et refuser l'uniformité mièvre et rabougrie, un bien beau programme finalement!

1 commentaire:

  1. J'ai passé quelques jours à vous lire.
    J'ai remonté les sources du nil et vous ai trouvé déja là il y a 10 ans.en avril.pour votre premier post vous vous mettiez en quete de billets pour un encierro de josé tomas.j'ai oublié ou.
    Ce qu'il me reste de vos forts beaux écrits ,et de ceux de quelques comperes pas piqués des hannetons non plus, c'est que dix ans plus tard la situation n'a pas bougé d'un pouce.
    Figuras qui font le métier.
    Toros lisses et faibles.
    Plazas vides ou presque.
    Antis enragés.
    San isidro nulle.
    Féria d'avril inepte.
    ....j'en passe.
    Casse la tienne comme disait bérurier,je serais encore là à attendre cette année encore quelques beaux gestes.c'est possible j'en ai déja vu.
    Bon job que ce blog que je découvre en meme temps qu'une aficion toute récente.
    A bientot.
    Christian.

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