mardi 2 avril 2019

Quand le temps s'arrête!

Gamarde resplendit sous le soleil d'un printemps frémissant.
En ce trente et un mars, entre hiver et été il a fallu jongler avec le changement d'horaire, un des derniers de notre histoire post choc pétrolier parait-il...
Quand Pablo Aguado prend sa muleta et va donner ses premières passes, peu m'importe les mouvements de balancier des horloges du coin.
Quand le temps s'arrête , est-il nécessaire de changer d'heure?
Sans tomber dans la dithyrambe de pacotille et la flagornerie goujate, Pablo fait chavirer les cœurs.
Vibrant à l'unisson de la douceur de ses muletazos, le mien se rend sans résistance.
Classe, économe d'effets, Aguado en quelques naturelles nous transporte dans cette Séville chère à son cœur.
Comparaison n'est pas raison , et ceux qui voient en lui l'héritier des Morante , Curro et consorts , vont peut-être un peu vite en besogne. Que Pablo soit Aguado et ce sera déjà pas mal!
Dans cette quête commencée sur le tard, il y eut des hauts , il y eut des bas, des moments d'incertitudes et de longues semaines sans contrat. Le talent sans le travail ne sert à rien, le talent sans le mental ne suffit pas.
A vingt-huit ans, certains toreros sont déjà des vieux routiers de l'arène. Pablo lui n'a débuté en piquée qu'il y a quatre ans.
Un soir d'automne 2018 à Madrid, Pablo Aguado a mis la jambe dans les terrains jusqu'alors effleuré en chassant bien des doutes, les siens pour commencer.
La chrysalide se fait papillon…
Alors l'air de rien , sans y toucher , caressant son adversaire de la suavité de ses passes , il a donné à Gamarde une leçon de savoir être, torero jusqu'au bout des ongles.
De l'émotion pure , d'une grâce et d'une fraîcheur presque enfantines comme l'était son sourire en sortant des arènes sur les épaules d'un gaillard du cru.
Les horloges peuvent bien se remettre à marcher , à l'heure d'hiver ou à l'heure d'été , Pablo Aguado a toréé!



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