dimanche 13 novembre 2011

Solutions? La dictature de l'image...

Eclats de notre jeunesse évanouie, les images du passé ne jaunissent jamais dans nos têtes.
De souvenirs à nostalgie la frontière est parfois ténue ,il suffit de peu de choses pour déguster avec délectation cette madeleine si chère à Proust et recevoir  cette charge émotionnelle qui nous rappelle avec plaisir les instants vécus jadis.
La tauromachie n'échappe pas à cette règle et l'aficion sait s'en nourrir sans retenue.
Tout aficionado normalement constitué vour racontera les exploits de l'un, les triomphes de l'autre dans des arènes pleines et ravies , des combats épiques face à des toros dantesques...
Ces moments se magnifient au fil du temps et constituent un socle indestructible à la survivance de notre passion.
Quelques images de ces exploits existent mais sont rares et leur qualité discutable au final n'altère en rien les émotions vécues et ressenties sur l'instant
C'était avant, avant les années 90 et la tauromachie Canal+, avant les années 2000 et l'avènement du " tout multimedia".
En France Canal a voulu faire croire aux aficionados débutants que la corrida n'était que best of et succès, tromperie manifeste chère à la chaîne codée qui doit faire plaisir en permanence à ses abonnés.
En Espagne, les sites spécialisés se sont mis à donner informations et images en tant quasi réel.
Plus rien ne peut nous échapper, à peine la course finie, les images synthétisent en trois minutes chrono les évènements et nous transportent en quelques instants de basse andalousie , en castille ou au pays basque....
Le streaming donne accès à toutes les corridas télévisées qui malgré la defection des chaines publiques espagnoles n"ont jamais été si nombreuses surtout depuis que Canal+ Toros a vu le jour.
Bref  la corrida s'invite à tout moment dans nos salons.
Plus de surprises, tout est décortiqué loupe, super loupe, mega super ralenti..
La corrida tirait sa force de ses légendes, de sa tradition orale de transmission, de sa marginalité.
A vouloir la démocratiser , l'exposer, le milieu taurin lui a fait perdre sa force et sa puissance.
La corrida est anachronique, elle se vit sur l'instant aves ses tripes et s'accomode mal de la modernité.
Alors oui, décalé , à contre-sens,  je réclame la disparition des corridas télévisées, qui ensuite nourissent à foison les images qui bouffent peu à peu notre imaginaire et pourissent notre désir de découverte.A bas les résumés filmés sur internet!
Anachronique nous sommes , anachroniques nous devons rester.
Quel organisateur aura le courage d'interdire les caméras dans son enceinte? Le droit à l'information?Vu le nombre de photographes, chroniqueurs et prosateurs qui hantent en ombres et lumières tous les callejons de la planète il sera respecté qu'on se rassure.
Alors l'aficionado de circonstance, l'occasionnel, ou celui victime du "c'était mieux avant"  retrouvera sinon le goût du moins l'envie d'aller aux arènes plus souvent,car le seul moyen de savoir, de se rendre compte ça sera d'aller voir!
Désir vain et utopique sûrement, mais ne doit-on pas créer une utopie quand on a perdu contact avec le mythe?

 

3 commentaires:

  1. D'accord avec toi mais seulement en partie..

    Qui est ce "on" qui a perdu contact avec le mythe? Comment le définies-tu et qui y a t'il derrière?

    Je ne pense pas que cette "utopie" à créer dont tu parles soit la solution qui convienne à tous les aficionados.

    Et puis, on oublie trop souvent qu'on peut éteindre l'écran si on sature d'images.

    Certains attendent d'autres réponses pour aller plus souvent aux arènes.

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