dimanche 5 août 2012

Bayonne : à la claire fontaine...

17h48, dans le patio de caballos juste à côté de la chapelle , depuis vingt minutes Ivan Fandiño attend le moment d'aller fouler le ruedo de Bayonne pour la première fois.
La dame à mes côtés renonce à faire signer la photo à son effigie.
Visage fermé, dos tourné à la foule , apoderado à ses côtés le basque attend le moment d'en découdre.
En se parant de son capote de paseo, il enfile son costume de super héros, celui qui affronte tous les dangers sans penser à la défaite.
Trois mètres derrière, Antonio Ferrera, se raidit, regarde l'intérieur de sa montera pour invoquer quelques saints oubliés et se donner du courage.
Les jambes du petit Antonio portent tant de cicatrices stigmates d'une vie professionnelle à laquelle il ferait mieux de mettre fin. Mais pourtant il continue de vivre, résigné, de sa condition de torero, car que lui réserve cet au delà professionnel?
Un peu plus en avant, Thomas Dufau drapé de sa cape d'apparat, enfouit l'espace d'un défilé stress et doute dans les replis de soie, sa carrière ne fait que débuter et si le temps est compté, il est encore pour lui bienveillant.
Dans le noir à quelques mètres de là , fureur contenue pour quelques instants encore, six exemplaires de l'élevage de Ricardo Gallardo, du Fuente Ymbro d'origine Domecq.Bon sang ne saurait mentir et pourtant les vedettes actuelles ne se bousculent pas à la porte des chiqueros pour les combattre.Trop d'adversité souvent, de gabarit parfois, et d'exigence.
Avant que ne résonnent les premières notes de Pan y Toros, l'histoire de cette course est déjà écrite.
Ombre de ce qu'il fut Ferrera (ovation-silence) nous donna le spectacle d'un gladiateur usé.
Caricatural même aux banderilles, où ressorts rouillés même ses bonds de cabris sonnent désormais faux, il traversa l'après-midi tristement, mécanique et périphérique passant à côté de la belle charge de Sabueso dont on se sut jamais si la corne gauche était aussi détestable que semblait le penser le torero.
Au quatrième, histoire d'un rendez-vous raté, Vibora, couché d'un affreux bajonazo démontra aussi peu d'envie d'attaquer que Ferrera de le dominer.
Le bravito Historiador n'avait pas assez de fond pour tenir la distance malgré une belle noblesse dont Fandiño (oreille-oreille) sut profiter en début de faena pour trois séries de derechazos enlevées avant que le Fuente Ymbro baisse inexorablement de ton.Bien que vacillante, Fandiño sut maintenir la flamme, avant de l'éteindre d'une entière spectaculaire.
Recobero fut le toro de l'après-midi.Brave en deux piques, il ressortit de l'épreuve gaillard, caractère affirmé, brusque dans ses charges et présentant du danger que sut apprivoiser le basque dans un âpre combat qui vit la domination de l'homme ne prendre forme qu'après la cinquième série.
Un excellent moment conclu d'une entière superbe et engagée.
Thomas Dufau(saluts-oreille) est certes en phase d'apprentissage mais il lui est nécessaire de sortir de ses faenas standards derrière lesquelles il se réfugie bien trop souvent pour se protéger de son inexpérience.Exquisito méritait mieux.Plutôt brave face au piquero, il proposait sa fougue en début de faena.Faute d'être toréé avec puissance il s'étint au fil des passes pour terminer fade et anonyme au moment de mourir.
Malgré la larga de l'affamé et des cambios serrés de début de faena, Dufau eut du mal à dominer Embriagado et c'est en raccourcissant les distances qu'il arriva en prendre le dessus.Sans grande profondeur l'ouvrage resta de modeste de facture.Une entière chanceuse mais spectaculaire libéra une récompense d'encouragement.

Loin des cimes certes mais interessante cette première bayonnaise aurait quand même méritée plus d'une demi-arène pour en apprécier le contenu..



2 commentaires:

  1. Les cambios appartiennent au registre très limité de Dufau avec des faenas stéréotypées qu'il veut toutes débuter de la même manière par ces cambios, et ce peut-importe les toros. Comme beaucoup de jeunes il répète inlassablement ce qu'on lui apprend à l'école sans chercher à s'adapter au toro.
    A cada toro su lidia.

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