jeudi 3 août 2017

Agur

Tu vois Iván, même des semaines après, je ne réalise pas...
Je ne réalise pas que tu n'es plus là!
Excuse moi si je te tutoie mais si je ne te connaissais pas, je t'ai souvent croisé dans les patios.
Protégé presque planqué dans tes coins préférés..
L'épaule gauche frôlant le mur, à l'arrière Nestor, et le côté droit bloqué par ton homme de confiance.
Visage fermé, et regard noir tantôt en bas, tantôt au loin ...
Dans cette foultitude , une bulle pour s'enfermer, se refermer..
Appareil photo en main , que faire de ces instants de fausse intimité?
C'est bien la peine d'en avoir immortaliser tant de moments, pour te voir mourir un jour ensoleillé de printemps en plein cœur de la Gascogne!
Et on en fait quoi de cette peine sourde qui rampe désormais dans les callejones du coin?
Putain Iban , pourquoi tu nous manques comme ça?
Un goût acide et amer dans une bouche qui n'a pas pu vraiment dire adieu..
Alors quand l'ami Peio m'a proposé de participer à l'aide de quelques photos, à un hommage dans les arènes de Bayonne, j'y ai vu l'occasion de pouvoir faire mon deuil...notre deuil à tous.
C'est vrai qu'on est pas bien au clair avec la mort , les aficionados!
Elle rôde partout , elle est là si présente qu'on finit par s'y habituer.
Et paf, elle te saute à la gorge.
Garde baissée je n'ai pas vu le coup venir, aucune esquive, KO debout , chaos tout court.
Alors ces quelques images au mur, elles vont me faire du bien, tu vois!
Dans le silence d'un soir qui s'installe , d'une pénombre qui fait place à la nuit, ces photos peut-être balayées par une petite brise d'un mois d'août qui transpire, me feront passer le cap, celui de l'adieu sans retour!

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