Aire sur Adour.
Juan del Alamo se prépare à défiler.
A ses côtés , Roberto Martin "Jarocho" va l'aider à se parer de son capote de paseo.
L'espace d'un instant de son regard intense, il fixe le jeune salmantin.
Tant d'images qu'il voudrait oublier défilent devant ses yeux.
Jarocho en 2017 était déjà là, présent aux ordres d'Ivan Fandiño.
Il fut de ceux qui emportèrent le lion d'Orduña à l'infirmerie.
Dans ce regard se devine la douleur de souvenirs tragiques.
Jarocho était de la cuadrilla de Victor Barrio son ami, à Teruel, et son quite qui détourna le toro tueur, ne servit à rien.
Que de fardeaux à porter sur ses épaules!
Dans ce bref instant, me revient à l'esprit cette phrase d'Elie Wiesel "la mort c'est le regard des vivants".
Pourtant dans son costume noir et blanc, en cette après-midi Jarocho va faire son métier.
Au troisième toro, il reste attentif au quite de Manuel Escribano, en des chicuelinas , qui rendent un hommage si particulier au basque disparu.
Quand les dernières notes du paso doble dédié à Ivan Fandiño résonnent, ses blessures si intimes ont peut-être fini par se refermer.
Le temps fait son office...
Continuer sans oublier, continuer sans larmoyer , continuer et avancer.
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