jeudi 26 septembre 2019

Dans l'oeil de Cayetano

Il y a bien longtemps en 1984, dans un bled d'andalousie , Paquirri rencontrait le corne d'Avispado.
Mortellement touché, l'enfant de Barbate ne put supporter le transport vers Cordoue qu'un corps médical dépassé devant le peu de moyens de l'infirmerie avait fini par ordonner.
Cette date pour les aficionados restent bien entendu particulière mais comme avec le temps tout s'efface parait-il,  elle n'est devenue pour beaucoup qu'un moment tragique de plus de l'histoire taurine d'un torero rentré dans la légende..
Pour Francisco et Cayetano , c'est un père qu'ils ont perdu, qu'ils ont trop peu connu.
Je ne sais pas ce que l'on peut ressentir de grandir sans papa , sans cette figure tutélaire nécessaire  pour se construire ...
C'est en tout cas, une étrange trajectoire que celle qu'ils ont choisi en épousant la profession qui a fauché leur père .
Il y a à peine plus d'un mois dans une anonyme corrida à Huesca , mon objectif a rencontré l'oeil de Cayetano.
Dans cet oeil , mes vieux souvenirs ont ressurgi.
Dax 1977, l'orage , Cariñoso d'Atanasio Fernandez, les deux oreilles et la queue, une faena d'anthologie à jamais dans mon panthéon personnel.
Paquirri était un maestro, un torero poderoso, un de ceux que l'on ne donne jamais perdant et pourtant...
A Huesca, Cayetano n'était pas décidé , irrité par le vent, les toros.
Peut-être se souvenait-il qu'en ces lieux en 2015 , Fran Rivera son frère faillit perdre la vie subissant un terrible coup de corne.
Le destin plus clément, l'épargna ...
Fran heureusement n'aurait de point commun avec son père que le sobriquet de "Paquirri" dont il s'affubla dans une fin de carrière poussive allant jusqu'à planter (sans grand talent) les banderilles dans un mimétisme racoleur et inutile.
Cayetano, épousa la carrière tardivement et sa belle gueule fait souvent la une des magazines people faisant de lui , un torero de papier glacé.
On ne saura jamais si en ce funeste jour de septembre , la médecine avait pu sauver Paquirri, ses deux enfants auraient choisi d'épouser la carrière taurine, traquant sûrement quelque démon personnel.
En tout cas en ce 13 août dans cet oeil clair qui me regardait c'est un peu de mon adolescence que je revis .... c'est un peu de Paquirri qui me fixait , et son souvenir qui me traversait.
Il y a trente cinq ans Francisco Rivera Perez "Paquirri" nous quittait

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