vendredi 11 mai 2012

En terre "sainte".


Fondamental pilier du rite initiatique de l'aficionado, se rendre à Las Ventas pour la San Isidro c'est réaliser son grand pélerinage, son Hadj taurin.
Depuis 1931 aux yeux des 23798 spectateurs potentiels et du monde du toro ,se sont révélés tant d'idoles de la tauromachie: toreros d'époque, toreros d'un jour ou toreros de Madrid.
Prophètes en ce pays si dur avec les hommes et si exigeant avec les bêtes, point de carrière et de vraie reconnaissance pour les porteurs de lumières sans succès sur le sable madrilène.
Haut-lieu de culte dont est bannie la musique qui caresse ailleurs les faenas pour la gloire, tout  sacralise le rite paien qui s'y déroule.
Du run, run des jours de triomphe, aux jets de coussins rageurs des jours de bronca, des invectives des gardiens du temple au tendido 7, aux endimanchés nobles ou roturiers aisés des premiers rangs Madrid résonne, tonne, ignore, rejette, fait et défait mais Madrid fait rêver!!
Se rendre Calle Alcala pour célébrer l'office de 19 heures, traverser les soixante mètres du ruedo en quète de son graal personnel!
En spectateur, la peur,l'admiration ou la pitié en bandoulière, prendre exalté une bouffée d'oxygène à la source pour retrouver le souffle qui devient court.....
Prendre son bâton et marcher, marcher jusqu'à ce lieu sacré.
La San Isidro débute, et pour quelques jours j'irai faire mes dévotions avec espoir.
Pendant ces quelques jours madrilènes, il me reste à escompter qu'au moins un toro rencontre son torero que les mouchoirs blanchissent et fleurissent sur le béton dans un miracle sans cesse renouvelé.




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